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DOSSIER : Le nucléaire en question

Le vieillissement des centrales en France

Mis en ligne le 22 avril 2011 Convergences Société

Le conseil municipal de Strasbourg a adopté, le 11 avril dernier, une motion intitulée « Arrêtons Fessenheim », la plus ancienne centrale nucléaire encore en activité en France (depuis 1977).

Au-delà de prises de positions de circonstance, suite à l’accident de Fukushima, la question de la sécurité des centrales nucléaires françaises se pose bien, sans que ce soit forcément une question d’ancienneté des installations. Car, hormis la cuve du réacteur et l’enceinte de confinement, dont l’état ne dépend pas du seul vieillissement, la plupart des éléments d’une centrale nucléaire peuvent être remplacés, comme dans toute installation industrielle. Rien d’étonnant à ce que le nombre des opérations de maintenance croisse avec son ancienneté. La question est plutôt de savoir si l’exploitant – EDF, pour les centrales nucléaires en France – réalise correctement ou non les travaux nécessaires.

Or, de ce côté-là, on peut nourrir des doutes…

En termes diplomatiques, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) reconnaît en effet dans son rapport 2010 que, pour préserver ses profits sur un marché énergétique toujours plus concurrentiel, EDF est prête à rogner sur les coûts de maintenance, voire à retarder des travaux de sécurité, tout en cherchant à raccourcir les arrêts de tranche – périodes de remplacement du combustible et d’interventions sur les réacteurs : « La préoccupation de la maîtrise des coûts est aujourd’hui plus affirmée par l’exploitant dans son dialogue avec l’ASN. Le dialogue technique avec EDF s’est clairement durci sur les aspects de faisabilité économique, sur la justification de certaines demandes ou de certains échéanciers et sur le traitement des dossiers de très court terme lors des arrêts de réacteur. » [1]

Au moment où EDF vient d’obtenir une nouvelle autorisation d’exploitation pour dix ans d’un réacteur de Tricastin en service depuis 1980, et qu’elle annonce sa volonté de prolonger la durée de fonctionnement des centrales nucléaires jusqu’à cinquante voire soixante ans, ce sont plus les conditions de surveillance du vieillissement des installations que leur âge lui-même qui ont de quoi inquiéter. Sur tous les sites, jusqu’au plus récent (Civaux 2, mis en service en 1999), il est indispensable que les travailleurs et la population exigent un droit de contrôle sur une activité par nature dangereuse. Aujourd’hui, cer­tes, des contrôles existent ; mais le problème reste entier sans transparence sur qui fait les mesures, qui les valide, qui prend finalement les décisions… et surtout en fonction de quels critères, sinon de quels intérêts.

G.W.


[1ASN, Rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2010 – p. 316.

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Numéro 75, avril-mai 2011

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