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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 109, décembre 2016 > 20 ans de réformes contre l’hôpital public

20 ans de réformes contre l’hôpital public

Le personnel administratif, lui aussi en galère

Mis en ligne le 8 décembre 2016 Convergences Entreprises

Si le personnel soignant est maltraité, les administratifs le sont tout autant. Pris en sandwich entre les consignes pour faire rentrer l’argent, les galères de la Sécurité sociale et la souffrance des patients les plus démunis, beaucoup ne se reconnaissent plus dans leur travail.

La Sécurité sociale… un droit de plus en plus inaccessible

Avec la tarification à l’activité (T2A), il faut facturer à la Sécurité sociale et aux mutuelles la moindre dépense. Cela n’est possible que si le patient a une couverture sociale et une mutuelle. Or, entre l’augmentation des tarifs des mutuelles, les situations impossibles de certains patients comme les migrants et les problèmes d’affiliation à la Sécurité sociale, c’est un vrai parcours du combattant.

Si la facturation à la Caisse primaire de l’assurance maladie n’est pas possible, il y a une autre solution : facturer directement au patient. On le devine, bien des patients ne peuvent pas payer. Alors c’est la course pour trouver des stratégies.

Côté assistantes sociales, l’explosion des démarches

Pour obtenir une Sécurité sociale, il faut remplir des dossiers énormes et gare à la moindre erreur : un oubli dans une date, une case mal cochée, et c’est la crise diplomatique, le dossier est retourné. Il faut tout recommencer. Entre chaque aller-retour plusieurs mois peuvent s’écouler pendant lesquels la personne n’a aucune couverture sociale.

C’est un stress supplémentaire pour les patients, mais aussi pour les professionnels. Car dans les masses de dossiers, les erreurs, même de détail, sont inévitables, et la conséquence pour le patient peut être dramatique. Certains patients se retrouvent avec des saisies sur salaire pouvant atteindre des dizaines de milliers d’euros.

Coder plus pour facturer plus

Financés au regard de leur activité, les hôpitaux doivent maîtriser le codage. Et plus encore, vu les restrictions budgétaires. Que signifie « coder » ? Il s’agit de traduire en code, grâce à un système de nomenclature, les diagnostics médicaux, actes et pathologies traitées.

Les enjeux financiers sont vitaux. Par exemple, pour une « opacité para-hilaire droite » (tache sur le poumon), la facturation peut varier entre 3 583,05 euros et 13 916,26 euros, selon les codes retenus. À l’origine pris en charge par les médecins, le codage incombe de plus en plus aux secrétaires médicales déjà surchargées, ou à des personnels dédiés… qui ont la vie dure ! Décrypter les comptes rendus médicaux, subir les contrôles externes réalisés par l’assurance maladie afin de dénicher les erreurs de codage entraînant une surfacturation en faveur des hôpitaux… Pris entre deux feux, ils doivent faire un travail irréprochable, que la direction de l’hôpital, comme l’assurance maladie passeront au peigne fin, pour des raisons opposées.

Pour une bonne partie du personnel administratif et du service social, sauter la pause déjeuner ou grignoter un sandwich devant son ordinateur en 10 minutes est devenu une habitude. Certains choisissent de prendre leur temps et de faire des heures supplémentaires. Qui ne seront pas payées. Pour les récupérer, il faut qu’elles soient « justifiées » : généralement l’agent s’entend répondre qu’il n’avait qu’à mieux s’organiser.

Gina GALIÈNE

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