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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 48, novembre-décembre 2006 > DOSSIER : Le commerce peut-il être « équitable » ?

DOSSIER : Le commerce peut-il être « équitable » ?

Le commerce peut-il être « équitable » ?

Mis en ligne le 27 novembre 2006 Convergences Société

Des produits issus du commerce équitable fleurissent sur les gondoles des grands magasins. Une quinzaine du commerce équitable a lieu chaque année et remporte de plus en plus de succès. On parle de placements solidaires, d’investissement responsable, de développement durable. Tous ces concepts ont le vent en poupe.

Certes, le commerce équitable part d’un bon sentiment : ses initiateurs proposent de pallier la misère des petits producteurs des pays pauvres en mettant en place des structures d’achat s’engageant à leur assurer une juste rémunération. À l’autre bout de la chaîne, les consommateurs des pays riches sont priés de payer un peu plus cher ces produits et d’exprimer ainsi leur solidarité avec les plus démunis, ce que beaucoup font volontiers. Il est tout aussi indéniable qu’au Brésil, en Équateur et dans quelques autres pays, le commerce équitable a permis dans certains villages l’accès à l’eau, la création de classes d’école ou d’hôpitaux. Tout comme il est vrai que certains placements solidaires ont permis l’acheminement de l’électricité dans certains endroits reculés des pays les plus pauvres.

Il s’agit toutefois d’une goutte d’eau dans la mer. Car le développement du commerce équitable et de toutes les initiatives dites solidaires, n’empêche pas la vérité des prix. Le rapport annuel de la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, publié le 30 octobre dernier, montre qu’il n’y a pas de réelle régression de la misère (même compte tenu de l’augmentation de la population mondiale) : 854 millions de personnes, disposant de moins de 1 900 calories par jour, sont actuellement sous-alimentées dans le monde, contre 823 millions en 1990. D’autres chiffres publiés par le Bureau International du Travail, pointent toujours une augmentation du nombre de jeunes chômeurs en valeur absolue, passé de 74 à 85 millions entre 1995 et 2005. Trois cents millions de jeunes travailleurs vivent ainsi sous le seuil de la pauvreté, fixé à 2 dollars par jour.

Face à ces chiffres accablants, le commerce équitable concerne environ 0,3 % de la population mondiale vivant en dessous du seuil de la pauvreté. Malgré toutes les bonnes volontés déployées ici ou là, on ne pourra venir à bout de cette pauvreté sans s’attaquer de front à la logique du profit.

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