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DOSSIER : Seconde loi Aubry : une nouvelle offensive tous azimuts contre les salariés

La réduction du temps de travail sauce Aubry, c’est pas la santé !

La réduction du temps de travail sauce Aubry, c’est pas la santé !

Mis en ligne le 1er octobre 1999 Convergences Société

A propos de la réduction du temps de travail, les médias oublient de se pencher sur les conséquences du travail pour la vie quotidienne de millions de travailleuses et de travailleurs, comme si les maladies qu’il provoque, l’usure qu’il produit, étaient des contraintes incompressibles. Or une réduction du temps de travail qui s’accompagne d’une restructuration, d’une réorganisation du travail se traduit le plus souvent par une aggravation de bien des facteurs nocifs pour les travailleurs.

Les patrons font la chasse aux temps morts, le juste-à-temps frappe partout : raccourcissement des délais, des séries, organisation du flux tendu, zéro défaut, qualité totale, réduction des coûts et donc des effectifs, etc.. Cette organisation du travail est de plus en plus totalitaire : elle cherche à couler les hommes dans des moules, à les instrumentaliser pas seulement physiquement, mais aussi psychiquement en utilisant leur intelligence tout en l’encadrant au plus près. Ces contraintes font disparaître les moments de libre, de recul qui permettent de discuter avec les autres, de travailler à plusieurs. Certaines organisations du travail sont même conçues sur un certain niveau de stress qui est censé rendre les ouvriers plus productifs !

De plus la flexibilité organisée par les patrons provoque pour les travailleurs l’incertitude sur les horaires, les jours travaillés, les jours de repos. Comment s’organiser, profiter des temps libres dans l’incertitude ? Avec la flexibilité la frontière entre la vie privée et le travail est mouvante et les choix des patrons peuvent bouleverser toutes les prévisions faites pour soi. Si on y ajoute l’extension du travail en fin de semaine, du travail du dimanche, du travail de nuit, on aboutit à des situations totalement insupportables.

Tout cela a des conséquences sur la santé des travailleurs. Le mal de dos s’explique par de lourdes charges, mais la peur, la crispation, le stress, la pression des sanctions, du licenciement, peuvent être aussi à l’origine de bien des maux. Combien de travailleurs qui craquent en culpabilisant qu’ils ne peuvent pas « tenir » ? Combien de travailleurs tiennent justement en se gavant d’antidépresseurs ?

Des médecins de travail commencent à réfléchir sur ce qu’ils appellent « la souffrance au travail » car le poids relatif des facteurs mentaux et psychologiques dans les problèmes de santé au travail augmente. C’est une formalisation de choses bien connues par celles et ceux qui travaillent et ont à supporter les brimades, les harcèlements et les pressions quotidiennes. Elle met en lumière les problèmes essentiels : dans la société capitaliste, le travailleur doit se couler dans le moule imposé par les patrons sous prétexte de contraintes techniques et économiques, alors que tous les moyens matériels et sociaux existent pour travailler et vivre bien pour toutes et tous.

Charles PAZ

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