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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 89, septembre-octobre 2013

L’extrême droite joue du muscle en Ukraine

Mis en ligne le 29 septembre 2013 Convergences Monde

Des militants révolutionnaires de Russie tiennent à faire savoir [1] qu’en Ukraine l’extrême droite s’en est prise plusieurs fois à des étudiants avec lesquels ils sont en contact, qui appartiennent à un petit groupe, « Action directe ». Le 22 août dernier, Bohdan Biletsky a dû être hospitalisé avec une commotion cérébrale après que des néo-nazis masqués l’eurent agressé. Le 11 septembre dernier, Pavlo Myronov était victime d’une attaque semblable, battu et laissé inanimé en plein centre de Kiev. Des passants, témoins, ont appelé ambulance et police. Lui aussi est hospitalisé pour commotion cérébrale et perte partielle de mémoire. On compte plus d’une douzaine de telles interventions musclées dans l’année 2012-2013. Le plus souvent, les agresseurs ont été identifiés comme membres du parti d’extrême droite Svoboda (Liberté), ou liés à lui. Il est probable que cette mouvance se sente encouragée par ses résultats aux élections législatives d’octobre 2012 (10,44 % des voix, certains scores dépassant 30 % dans certaines régions occidentales du pays).

Ces violences d’extrême droite ont également visé les opposants à un projet de loi menaçant de cinq ans de prison ceux qui feraient « la promotion de l’homosexualité ». Une « Marche des fiertés », d’abord interdite, a eu lieu in extremis à la fin du mois de mai dernier à Kiev. Le gouvernement ukrainien hésite devant une politique anti-homosexuels à la Poutine, manifestement sous la pression de l’Union européenne (à laquelle certains aimeraient voir l’Ukraine adhérer). La « Marche des fiertés » n’a donc été autorisée qu’en périphérie de Kiev, où elle s’est fait attaquer par des bandes d’extrême droite (le Parti Svoboda avait appelé à l’empêcher par la force). La police n’a rien protégé. Les autorités, plutôt que d’assurer le droit de manifester, tirent surtout prétexte de la violence d’extrême droite pour le supprimer. Et, en matière de répression contre les manifestations de gauche ou démocratiques, l’appareil d’État, en particulier sa justice et sa police, s’est fait une réputation internationale avec des faits d’armes répétés contre les Femen : ces féministes en slip et chaussettes… que les policiers ne savent pas par quel bout prendre !

Les situations ne sont pas similaires dans les divers pays de l’Europe centrale et orientale, mais l’accentuation des inégalités sociales liées aux crises économiques, dont celle de 2008, a offert un terreau propice aux apprentis nazis. De bons scores électoraux (généralement après 2008) les ont encouragés à passer à des exercices musclés contre des jeunes de gauche ou d’extrême gauche, contre des militants homosexuels, mais aussi et surtout contre des minorités nationales – à commencer par les Roms [2], premiers touchés par le chômage, et par le racisme. Une extrême droite prend goût aux patrouilles martiales, aux pogroms, et les États les encouragent par le nationalisme et la xénophobie qu’ils distillent de leur côté.

Il faut dénoncer et combattre ce danger de peste brune, qui ne rôde pas dans la seule partie Est de l’Europe. En sachant que les travailleurs et les jeunes ne peuvent compter pour s’en protéger que sur leurs propres forces, sur la remontée de leur organisation et de leurs luttes.

Le 16 septembre 2013

Michelle VERDIER


[1Voir, entre autres, le site du Mouvement Socialiste Russe, trotskyste, lié à la IV° Internationale : anticapitalist.ru, en russe mais aussi en anglais.

[2Succès électoraux et exactions contre les Roms : en Bulgarie (parti d’extrême droite Ataka), en Roumanie (Parti de la Grande Roumanie), en Hongrie (parti Jobbik), en République tchèque (pas de percée électorale mais néanmoins des pogroms organisés dans le nord de la Bohème).

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Numéro 89, septembre-octobre 2013