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DOSSIER : Hollande et Gattaz à l’assaut

L’arnaque de l’état d’urgence de trois mois en trois mois jusqu’à la Saint-Glinglin

Mis en ligne le 11 février 2016 Convergences Politique

Début février le gouvernement entend faire voter au Parlement le prolongement de l’état d’urgence pour à nouveau trois mois. Avant de l’inscrire dans la constitution. On a commencé, au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris, par 12 jours. Une semaine plus tard, il était prolongé pour trois mois par les parlements à la quasi-unanimité. Et aujourd’hui Manuel Valls ne mégote pas sur les intentions en déclarant qu’il devra durer « jusqu’à ce que nous nous débarrassions de Daech ». Au rythme où nous multiplions les guerres, ce n’est pas demain la veille.

Voteront, voteront pas ?

En novembre seuls six députés avaient osé voter contre l’état d’urgence et onze sénateurs s’étaient abstenus. Cette fois, quelques autres élus auront vraisemblablement des scrupules.

Du côté des écologistes, si un Noël Mamère s’est depuis le début insurgé contre, il était l’exception. L’ancienne ministre Cécile Duflot s’en excuse presque dans une interview à Mediapart : si elle a voté l’état d’urgence en novembre c’est qu’elle était en état d’émotion, « remuée, embarquée ». Peuchère ! Mais « si l’union s’impose dans les heures les plus difficiles – et je l’ai défendue –, elle ne saurait interdire la réflexion ». Au point que le 22 janvier elle a failli poser un lapin à Hollande qui l’avait invitée à l’Élysée (comme les autres chefs de partis) pour causer état d’urgence, sous prétexte qu’il avait invité au même moment son concurrent direct, l’écologiste Jean-Vincent Placé. Quand la réflexion lui revient, ça carbure ! Tout finit bien, Hollande ayant accepté de séparer les invitations.

Les fausses excuses

Au PCF c’est fini : on ne les y reprendra pas deux fois. Le 19 novembre ses députés avaient voté pour comme un seul homme. Et le président du groupe communiste, André Chassaigne, tout en servant un long discours sur l’exceptionnel qui ne devait pas durer, avait déclaré : « en définitive, au regard de la gravité des attentats, de l’intensité de la menace et de la nécessité de mettre hors d’état de nuire les réseaux terroristes présents sur notre territoire afin de protéger nos concitoyens, nous voterons la prolongation de l’état d’urgence ». C’est, expliquent des militants PC gênés par ce vote, qu’en novembre les gens ne nous auraient pas compris. Et on n’était pas là pour leur expliquer ? À moins que la crainte de perdre des voix aux élections régionales de décembre ait été le gros danger dont un vote pour l’état d’urgence était censé protéger.

Aujourd’hui le Parti communiste se déclare contre une nouvelle prolongation de trois mois. Il appelait même à la manifestation du 30 janvier contre l’état d’urgence. Mieux vaut tard…

Ce ne sont cependant pas neuf députés de plus ou de moins qui manqueront à Hollande. Il peut être tranquille : entre les voix du PS et celles de toute la droite, son prolongement de l’état d’urgence a toutes les chances d’être plébiscité au Parlement.

Un droit, ça se prend

Et il n’y a pas plus de notre côté que du sien à attendre de surprise du monde parlementaire. Va pour trois mois de plus de toute évidence. Mais pas question de s’en accommoder. Le succès des manifestations du samedi 30 janvier contre l’état d’urgence et la déchéance de nationalité dans au moins 70 villes du pays, montre que le gouvernement a beau brandir l’épouvantail du terrorisme, il ne fait pas peur. Et tous ces abus policiers, ces arrestations, ces interdictions on peut les combattre. Même si on a pu voir, malheureusement, en novembre dernier, des directions syndicales timorées (ou cherchant prétexte pour ne pas lutter) utiliser la proclamation de l’état d’urgence pour annuler des manifestations syndicales, comme dans les hôpitaux parisiens. Le droit de faire grève ou manifester, ça se prend.

31 janvier 2016, Olivier BELIN

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