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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 28, juillet-août 2003

L’alliance LO-LCR repartie ? Vers quel horizon ?

Mis en ligne le 11 juillet 2003 Convergences Politique

Ainsi LO, rompant avec la politique adoptée immédiatement après les élections européennes de 1999, quatre ans déjà, vient de prendre les devants pour faire des propositions de campagne commune à la LCR [1].

Certes, il s’agit d’abord et avant tout d’une campagne pour les prochaines élections, régionales et européennes qui auront lieu dans le premier semestre de l’an prochain. Et quelles que soient les précautions oratoires chacun comprend bien que le souci primordial est de tenter de préserver des élus alors que le nouveau mode de scrutin va rendre l’élection de candidats d’extrême gauche plus difficile que les années précédentes. Souci légitime d’ailleurs à notre avis. Et que partage certainement la LCR. Ce qui inaugure assez bien des chances d’un accord final.

Certes, on peut regretter, et c’est notre cas, que ce changement d’attitude de la part de notre organisation vienne bien tard après quatre ans de refus systématique de développer une politique envers la LCR, voire de lui faire la moindre proposition d’action et de campagne communes comme le lui a proposé systématiquement et régulièrement la Fraction [2]. Un refus qui a fait, par exemple, que les possibilités d’intervention autour des licenciements à LU-Danone il y a deux ans ou encore de campagne contre les projets gouvernementaux sur les retraites cet hiver n’aient pas été exploitées comme elles auraient pu l’être si les deux organisations, qui avaient sur ces sujets les mêmes positions, avaient cherché à s’entendre.

Certes, certains ne vont pas manquer d’ironiser au vu du cadre dans lequel LO propose d’inscrire la campagne commune… qui était à peu près exactement celui proposé par la LCR à LO avant les dernières présidentielles et repoussé alors avec mépris par LO.

Ce n’est pas nous qui nous plaindrons de ce changement d’attitude, que nous avons tant réclamé, ce qui nous a valu critiques et attaques des plus malveillantes [3]. Nous espérons maintenant que la LCR saura se saisir de l’opportunité qui lui est offerte de faire l’alliance qu’elle a dit à maintes reprises rechercher. Il ne lui est plus possible cette fois d’invoquer un sectarisme de notre organisation qui ne lui laisserait que le choix de partenaires sur sa droite, dans le marais de la soi-disant « gauche de la gauche ».

Nous sommes donc tout à fait favorables à l’accord électoral avec la LCR, sur les bases proposées par LO à la LCR.

Mais pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de cette politique ?

S’il est « tout à fait possible de trouver un accord pour transformer ces campagnes électorales en une lutte sur le terrain des revendications essentielles et vitales du monde du travail », comme l’écrit la direction de LO, il est sans aucun doute possible aussi de faire une campagne commune sur ces revendications hors et avant élections. D’autant plus que « une telle campagne devrait prolonger la lutte contre les mesures gouvernementales sur les retraites, la régionalisation à venir de toute l’Education nationale » comme le précise encore la même lettre. Les élections sont encore loin. Elles risquent de l’apparaître d’autant plus à ces milliers d’enseignants et autres travailleurs mobilisés ce printemps, qui regardent vers l’extrême gauche mais se demandent aussi ce qui va se passer à la rentrée. Peuvent-ils comprendre qu’il faut à LO et la LCR le coup de sifflet officiel du ministère de l’Intérieur décrétant la campagne électorale ouverte pour qu’elles puissent agir et intervenir en commun sur des questions où elles sont d’accord ?

De même d’ailleurs les chômeurs et licenciés victimes de cette « question de l’emploi » dont LO propose à juste titre de faire un axe essentiel de la campagne commune.

Ou encore de la question de la « réforme » de la Sécurité sociale projetée par le gouvernement, qui ne se cache pas de vouloir ébranler l’opinion du monde du travail justement hostile a priori, en se donnant le temps de développer durant les mois qui viennent ses campagnes mensongères et de négocier vraiment cette fois avec les grandes confédérations syndicales pour tenter de les mettre dans sa poche.

Dans les mois qui ont précédé la concrétisation du projet gouvernemental sur les retraites, l’extrême gauche a raté l’occasion de faire la campagne que seule elle pouvait faire. Ne ratons pas une nouvelle opportunité au moment d’un nouveau rapprochement LO-LCR.

5 juillet 2003

Jacques MORAND


[1Voir la lettre de Lutte ouvrière à la Ligue communiste révolutionnaire, LO numéro 1822, 4 juillet 2003

[2Tous ceux qui pourraient en douter peuvent au moins consulter les textes d’orientation proposés aux congrès de LO depuis quatre ans par la Fraction comme ceux de la majorité évidemment, publiés régulièrement dans le numéro Lutte de classe qui suit ce congrès.

[3Les amateurs d’anecdotes peuvent se reporter à la motion contre nous adoptée lors du dernier congrès de LO et publiée dans le numéro 69, décembre 2002, de Lutte de classe.

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Numéro 28, juillet-août 2003