Haute-Garonne : la colère des militants CFDT
Mis en ligne le 11 juillet 2003 Convergences Politique
Il semble qu’immédiatement après l’accord donné par Chérèque au projet Fillon, 35 Unions Départementales CFDT aient protesté en le faisant savoir au Bureau national. Parmi celles-ci, l’UD de la Haute-Garonne dont la secrétaire, membre de l’ex-Gauche Socialiste, a maintenu la participation de la CFDT au mouvement contre le plan Fillon.
21 mai, AG extraordinaire de 150 personnes convoquée par l’UD : aucun défenseur de la ligne confédérale ne s’est présenté, plusieurs participants se demandant s’il existait même des partisans de cette ligne. Voici un échantillon des interventions :
Des militants de la poste expliquent qu’ils ont investi 30 ans de leur vie pour construire une section syndicale, que cela vient d’être bradé en quelques heures par la décision unilatérale de quelques personnes… : « Notat nous avait fait le coup en 1995 et ça recommence, ça suffit, merde… »
Un retraité, 50 ans de militantisme à la CFDT : « Chérèque n’avait pas le droit de priver de leurs revendications les 2 millions de manifestants… »
Un travailleur d’Airbus : « j’ai vraiment envie de partir, mais je veux mener un dernier combat pour retrouver la CFDT…ce n’est plus possible. »
Un postier : « Il n’y a pas que Chérèque, c’est tout le Bureau national, il faudrait une lame de fond pour les faire sauter…Ca me fait chier d’appartenir à cette organisation syndicale et je préfère démissionner… »
Des cheminots : « si on gagne dans la rue, on gagne aussi dans notre organisation syndicale. »
Des fonctionnaires : « Nous sommes confrontés à l’offensive libérale la plus forte depuis 30 ans (…) L’équipe Chérèque se positionne du côté des agresseurs qui anesthésient la classe ouvrière. La question qui se pose est de savoir si on doit encore soutenir cette organisation syndicale ou si on doit démissionner… »
Des travailleurs de Motorola : « De quel droit Chérèque brade-t-il les intérêts des travailleurs et particulièrement ceux du privé… ? »
Cette contestation profonde vient de la base des syndiqués CFDT, mais aussi des non syndiqués, qui l’ont fait savoir dans les entreprises, par des réflexions du genre : « Alors ton patron nous lâche ? », « Plus responsable que la CFDT tu meurs… », « Vous n’êtes pas un syndicat… », « Vous n’avez pas honte d’être dans ce syndicat… », « Ils sont cul et chemise avec le gouvernement… ».
Même le secrétaire du syndicat de la métallurgie de Haute-Garonne, jusque-là bien dans la ligne Notat-Chérèque, a pris une position médiane, critiquant plus la précipitation pour signer que la signature elle-même. Un tour de table lors d’une réunion de ce syndicat le 11 juin a montré que 13 sections sur 15 représentées contestaient l’accord (même si la plupart n’ont pas fait grand chose sur leur entreprise).
Depuis le 15 mai combien d’adhérents, de militants, de sections syndicales, de syndicats, de responsables CFDT qui ne décolèrent pas ?
Raphaël BAMIER
Mots-clés : Mouvement du printemps 2003
Réactions à cet article
1. Combien de départs à la CFDT ? , 28 décembre 2003, 14:54, par Sudiste
La direction de la CFDT minimise toujours considérablement le nombre des départs (selon ses dires, ils seraient encore moins de 10.000) qui font suite à la trahison de Chérèque lors du mouvement social du printemps 2003. Elle nous prend vraiment tous pour des abrutis ! Les quelques rares médias ayant un minimum de conscience professionnelle, nous parlent parfois des syndicats départementaux (Santé-Sociaux 43, Interco 94, SGEN 06, etc.) qui se désaffilient, mais ils ne nous parlent jamais de tous les adhérents qui, écœurés par l’attitude de ceux en qui ils avaient placé leur confiance, rendent actuellement leur carte. Si vous souhaitez être véritablement au courant des départs (tant collectifs qu’individuels), vous pouvez visiter le site suivant :
http://spasmet-meteo.org/
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