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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 92, mars 2014

Grève dans un service du Technicentre Maintenance de Villeneuve-Saint-Georges : Il faut sortir de l’isolement service par service !

Mis en ligne le 8 mars 2014 Convergences Entreprises

À la mi-janvier, les cheminots de l’Unité Opérationnelle voitures – atelier qui entretient les rames de TER – apprenaient que la direction avait l’intention de supprimer 27 postes de travail en 2014. Après en avoir supprimé 19 en 2013, cela faisait donc 46 postes en moins sur environ 200 personnes, soit le quart des effectifs ! Prétexte : une diminution de la charge de travail. En réalité, celle-ci a plutôt augmenté, entraînant le recours au travail de nuit imposé à la majorité des cheminots du Technicentre Maintenance de Villeneuve (TMV), qui emploie 850 personnes. D’où le coup de colère : 70 cheminots ont envahi la réunion de délégués du personnel, le 23 janvier, et, le 10 février, la grève reconductible était votée à l’appel de la CGT et de SUD.

Une grève suivie par plus de 80 % de l’exécution et reconduite quotidiennement pendant cinq jours, par des assemblées générales réunissant, selon les jours, de 50 à 120 cheminots. Le jeudi 14, 70 cheminots allaient manifester jusqu’à la direction du matériel, rue Traversière, près de la Gare de Lyon, mais la grève faiblissait un peu à l’approche du week-end et la reprise était votée le lendemain après des négociations.

Pour maintenir le service TER pendant cette grève, la direction SNCF était obligée de faire rouler des TGV sur les lignes en question, ce qui n’aurait pas été tenable très longtemps. Elle acceptait donc de faire passer la suppression d’effectifs de 27 à 13, tout en accordant quelques « qualifications » (promotions) pour faire passer plus facilement la pilule.

Mais il faut s’attendre à toutes sortes de manœuvres de la direction dans ces ateliers où le travail, déjà physiquement et nerveusement pénible pour la plupart, voire dangereux, est devenu encore plus dur depuis l’instauration du travail de nuit.

Un climat de colère

Cette grève a malheureusement été conduite dans l’isolement complet des autres services, aux problèmes pourtant similaires. Par exemple, l’atelier de Maintenance RER (environ 200 cheminots) avait mené en septembre 2013 une grève pour 20 embauches et en avait obtenu 10. À ce jour, seules 5 sont effectives…

Pas de tracts ni de tournées pour informer les autres ateliers et les appeler à l’action : la direction CGT, très majoritaire dans ce secteur, expliquait que les revendications locales risquaient d’être noyées dans un mouvement d’ensemble. Les 1 150 cheminots du TSEE (Technicentre Sud-Est Européen) voisin n’ont pas davantage été tenus au courant.

Toutefois, la nouvelle a commencé à circuler par le bouche-à-oreille, de sorte que la direction fut pressée de conclure. Car, dans l’ensemble de la région SNCF Paris Sud-Est, qui regroupe 8 500 cheminots, la colère commence à monter, essentiellement sur les problèmes d’effectifs et les conditions de travail.

Le 28 janvier, une centaine de cheminots de l’ELT (Établissement des Lignes Transilien des lignes D et R, qui regroupe notamment les agents dits « d’humanisation », en tenue sur les quais) allaient interpeller énergiquement le directeur d’établissement.

Peu auparavant, plusieurs dizaines d’employés du Comité d’établissement régional (CER) envahissaient le bureau de leur directeur pour lui demander des comptes. Toujours pour des questions d’effectifs et de conditions de travail, mais aussi pour les salaires.

Chez les roulants aussi, le mécontentement est très fort. De nombreux droits d’alerte suivis d’arrêts de travail ont été lancés pour des questions de sécurité sur la ligne D où la dégradation du matériel, notamment de signalisation, est constante. Bref, on constate qu’un certain nombre de cheminots ont décidé de passer à l’action.

Le problème reste la dispersion.

18 février 2014, Georges RIVIERE

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