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DOSSIER : Les retraites en question : faux problèmes, vraies arnaques

Fonctionnaires ou public : des privilégiés ?

Mis en ligne le 19 janvier 2003 Convergences Politique

Beaucoup de gens pensent que dans la fonction publique on jouit d’un certain nombre de « privilèges » : plus tôt en retraite pour des pensions bien supérieures.

En fait aujourd’hui, l’âge de la retraite diffère peu : d’après les statistiques, dans le privé, si l’on tient compte des préretraites qui se sont multipliées depuis les années 1980, l’âge de départ moyen serait de 57,7 ans contre 57,4 dans le secteur public. Il est donc faux que dans l’ensemble des secteurs publics la majorité des salariés partent à 50 ou à 55 ans. Ce n’est le cas que pour les services dits « actifs », par opposition aux services « sédentaires », correspondant dans de nombreux cas à des fonctions dangereuses ou pénibles, comme par exemple pour les cheminots, en compensation d’une vie en horaires décalés.

Les récentes statistiques prouvent également que le montant de la retraite n’est pas supérieur dans le public. Les moyennes sont à peu de chose près équivalentes : pour les salariés du public, les pensions représentent 55 à 72% de leur dernier salaire, contre 55 à 70 % du dernier salaire pour ceux du privé. En effet pour les fonctionnaires (employés de l’Etat, comme les militaires, les enseignants, etc.) ou les « régimes spéciaux » (entreprises publiques comme la SNCF, la RATP) les retraites sont calculées par rapport au traitement de base, sans tenir compte des primes, qui représentent pourtant une part importante du salaire. De plus l’avantage de partir dès l’âge de 50 ans ou 55 ans, pour certaines catégories, n’est pas sans inconvénient : les salariés concernés mais n’ayant pas cotisé 37,5 annuités ne partent donc pas avec une retraite à taux plein. Par exemple, de nombreux cheminots partent avec le minimum de pension : 5 870 francs (895 euros).

Un coût exorbitant ?

Dernier point : les retraites de la fonction publique seraient d’un coût exorbitant pour l’Etat et donc pour l’ensemble des contribuables, dû à une augmentation toute aussi exorbitante du nombre des retraités. Toutes les études réalisées sur la question de l’avenir des retraites prennent l’hypothèse d’une baisse, au mieux d’une stagnation du nombre de fonctionnaires. En clair d’une réduction du nombre des salariés du public tout aussi drastique… que dans beaucoup d’entreprises privées. Il n’est dès lors pas étonnant qu’elles aboutissent à un rapport actifs/retraités catastrophique et prévoient que l’Etat (c’est-à-dire l’employeur, rappelons-le) ait à débourser de plus en plus. Mais cela ne fait que juger la politique passée et à venir des gouvernements.

En fait il y a actuellement 16 actifs pour 10 retraités dans le public (des proportions équivalentes au privé) et les besoins de la société justifieraient bien plus d’embauches, dans l’éducation, la santé ou encore chez les cheminots.

Public et privé sont donc bien en gros dans la même galère. Une bonne raison de ne pas tomber dans le piège du « diviser pour régner » du gouvernement et du patronat.

Lydie GRIMAL

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