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Ouvrières du Textile d’Asie

Entre les mains des margoulins locaux et toutes les griffes de la mode européenne

Mis en ligne le 17 juin 2013 Convergences Monde

L’effondrement le 24 avril dernier de l’immeuble Rana Plaza dans la banlieue de Dacca, au Bangladesh, a jeté une lumière crue sur l’exploitation des 100 millions de travailleurs asiatiques du Textile. Au moins 1 127 personnes sont mortes, prises au piège de l’immeuble dont toutes les portes étaient cadenassées. Elles travaillaient (car c’étaient essentiellement des femmes) pour toutes les grandes marques de la mode européenne : Zara, Benetton, Primark, Marks & Spencer, H&M, etc. Une bonne partie des 600 disparus sont restés sous les décombres. Les sauveteurs resteront longtemps hantés par l’ambiance d’apocalypse, les 938 blessés, les amputations qu’il a fallu faire sur place sans anesthésiant.

Fruit pourri du développement industriel, les accidents d’usine se sont multipliés en Asie ces dernières années. Au Pakistan, en septembre 2012, 300 travailleurs du Textile perdaient la vie dans un incendie. Ces jours-ci, c’est un abattoir chinois qui partait en fumée, tuant plus d’une centaine d’ouvriers. Au seul Bangladesh, 1 700 salariés du Textile auraient péri dans les flammes depuis 2005.

Ainsi, en novembre dernier, l’usine textile Tazreen brûlait, située dans une autre banlieue de Dacca, Ashulia : matières textiles stockées au mauvais endroit, bâtiment verrouillé pour empêcher les ouvriers d’échapper un instant à leur machine, propagation rapide du feu au reste des locaux. Il n’y avait eu cette fois-là « que » 112 morts... Officiellement, car, parmi les disparus, figuraient aussi des travailleurs précaires qui n’avaient été enregistrés nulle part ; une association de soutien aux ouvrières du Textile a recensé au moins 27 de ces victimes non comptabilisées.

Les ouvriers bangladais avaient alors déjà réagi. Exigeant le paiement des salaires dus et l’arrestation des responsables, 10 000 d’entre eux avaient manifesté, dressé des barrages routiers et affronté pendant plusieurs jours avec des pierres les balles en caoutchouc, les gaz lacrymogènes et les matraques de la police. Et, fin avril, après la catastrophe de Rana Plaza, ce sont des centaines de milliers d’ouvriers ou ouvrières armés de bambous qui ont pris les rues d’assaut. Prenant peur, les industriels ont, les uns après les autres, fermé leurs usines, et les manifestants se sont faits fort de fermer les autres, contraignant les patrons à payer un week-end de congé à tous.

7 juin 2013, Mathieu PARANT

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Numéro 88, juin-juillet-août 2013

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