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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 86, mars-avril 2013

Égypte : Condamnations à mort et révolte

Mis en ligne le 18 mars 2013 Convergences Monde

Émeutes à Port Saïd et au Caire le samedi 9 mars après l’annonce du verdict du Tribunal confirmant les condamnations à mort par pendaison de 21 jeunes supporters du club de foot de Port Saïd. L’islamiste « modéré » d’Égypte, pire que les tenants de la charia du nord Mali ? S’y ajoutent 5 condamnations à perpétuité et 19 à plusieurs années de prison.

À l’origine, les affrontements du 1er février 2012 au stade de Port Saïd entre supporters du club de la ville et du club du Caire qui avaient fait 74 morts. Ils avaient été provoqués par la police ou ses hommes de main, voyous et partisans de l’ancien régime de Moubarak, pour « donner une leçon » aux « Ultra », partisans du club cairote qui avaient participé aux émeutes et manifestations contre Moubarak comme ensuite contre le gouvernement militaire qui l’avait remplacé.

Neuf policiers seulement étaient parmi les inculpés : deux ont été condamnés à des peines de prison limitées et sept acquittés.

À Port Saïd en janvier, un premier verdict avec ces condamnations à mort avait provoqué des émeutes (faisant une quarantaine de morts) – verdict qui selon la presse aurait été bien accueilli parmi les supporters du Caire.

Cette fois il était clair qu’il s’agissait de disculper la police et les hommes de main du régime (celui du Frère musulman Morsi après celui du maréchal Tantaoui) en faisant payer des jeunes entraînés par les provocateurs ou arrêtés sans preuve. À Port Saïd des manifestations ont eu lieu toute la semaine du procès (avec encore 8 morts) et à l’annonce du verdict, le samedi 9 mars, c’est l’armée réputée moins impopulaire que la police qui a cherché à contenir les manifestants. Au Caire ils ont incendié les locaux du club de la police ainsi que ceux de la fédération de foot (la répression y a fait 2 morts et 65 blessés).

La gangrène du patriotisme régional insufflée par le régime et ses provocateurs n’a peut-être pas pour autant disparu, si l’on en croit la presse qui parle de révolte contre les condamnations à mort à Port Saïd, contre l’amnistie dont bénéficie la police surtout au Caire.

Mais cette fois, jeunes révoltés du Caire et de Port Saïd se sont retrouvés ensemble dans une même colère contre l’injustice et la situation sociale. Il se pourrait bien que le régime Morsi soit en train de rassembler contre lui tous les mécontentements qui avaient provoqué la chute de Moubarak.

10 mars 2013, O.B.

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Numéro 86, mars-avril 2013

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