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DOSSIER : Douce pour les profits, salée pour la population : le scandale de l’eau

Douce pour les profits, salée pour la population : le scandale de l’eau

Mis en ligne le 10 novembre 2005 Convergences Société

La planète bleue ne manque pas d’eau. Et même pas d’eau douce, même si cette dernière ne représente que 2,5 % du total. Et pourtant... un être humain sur cinq n’a pas accès à une eau potable.

Le cycle naturel de l’eau ne suffirait-il plus à une population humaine devenue trop nombreuse ? La question se posera peut-être un jour mais, pour l’instant, seule la moitié des ressources renouvelables disponibles est consommée.

La pénurie d’eau dont souffre une part croissante de l’humanité met donc en cause l’organisation sociale. L’urbanisation incontrôlée et accélérée joue un rôle incontestable dans l’impossible accès d’un nombre croissant d’êtres humains à de l’eau potable. Mais pourquoi la taille gigantesque des mégapoles modernes empêche-t-elle une « révolution hydraulique » (mise en place de l’eau courante et du tout-à-l’égout) semblable à celle qu’ont connue les grandes villes industrialisées au XIXe siècle ? Deux siècles plus tard, après un énorme développement des moyens techniques ?

En fait, ce n’est ni une limitation d’ordre technique ni la crainte - qui pourrait être fondée - de pomper de manière inconsidérée les ressources qui a freiné de tels projets. Pour l’eau comme pour bien d’autres activités, la technique est avant tout au service des projets de rentabilité immédiate. Et personne n’a mégoté l’eau aux industriels capitalistes et aux gros agriculteurs, qui sont les principaux responsables des assèchements, sans même se poser la question de savoir si leurs productions répondaient aux besoins des hommes.

Résultat : en l’espace de quelques décennies, parfois moins, des populations entières ont vu leurs ressources en eau se tarir, ou bien devenir impropres à la consommation, quand d’autres devaient fuir une terre inondée par des barrages dont l’utilité est discutée.

En fait, le capitalisme est en train d’imposer à la planète un nouveau « cycle de l’eau », qui n’a rien de naturel : le cycle argent-eau-argent, ou plutôt capital-eau-profit. Et la pollution massive, qu’il a lui-même engendrée, lui offre une opportunité supplémentaire : se présenter comme l’incontournable producteur et fournisseur d’une eau potable qu’il transforme peu à peu en denrée de luxe !

C’est ce cycle non de l’eau mais de l’argent qu’il faut briser. En prenant conscience que, de la Bretagne à la Bolivie ou à l’Inde, les luttes pour un vrai service public de l’eau ont les mêmes adversaires, en premier lieu la même demi-douzaine de multinationales. L’eau, encore plus que tout, doit rester le bien de toute l’humanité.

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