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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 91, janvier-février 2014 > DOSSIER : Centrafrique, Françafrique : la spirale guerrière

DOSSIER : Centrafrique, Françafrique : la spirale guerrière

Diams !

Mis en ligne le 14 janvier 2014 Convergences Monde

Mais où sont passés les diamants qui faisaient la gloire de l’empereur Bokassa et dont il arrosait le président français (Giscard à l’époque) ? Ils n’ont pas disparu, bien sûr.

Les compagnies minières qui avaient tenté d’en industrialiser l’extraction y auraient renoncé à cause du coût trop élevé pour une activité qui est avant tout celle des chercheurs de pierres rares dans les fleuves et alluvions, explique un récent rapport de International Crisis Group [1]. Mieux vaut donc commercialiser les pierres récupérées par ces plus de 100 000 adultes ou enfants qui pataugent dans les eaux ou creusent les terrains alluviaux armés de pelles et de tamis. Ils seraient pour beaucoup « à leur compte »… ouais, mais sous les yeux du « propriétaire » des lieux et sous la surveillance vigilante de gardes armés, gouvernementaux ou autres, qui se chargent de récupérer les diamants et d’en faire le trafic, légal ou pas, avant que les charmantes petites pierres ne finissent chez les diamantaires de Bruxelles ou les bijoutiers de la place Vendôme.

La mainmise de l’ex-président Bozizé sur l’exploitation du diamant avait fait sa fortune et celle de son clan, en même temps que la misère et la sous-alimentation des pauvres chercheurs de pierres. Mais il était concurrencé par l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), l’une des composantes de la Séléka, contrôlant de son côté les champs de recherche de diamants du nord-est du pays et en assurant la vente au marché noir. Les bandes de l’autre milice régionale, également composante de la Séléka, la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), contrôlait la prospection dans sa propre région, l’est du pays.

Méfiantes après le renversement de Bozizé par la Séléka, les instances internationales avaient décrété, en guise de pression sur le nouveau régime, le boycott des diamants Centrafricains au nom de la convention dite de Kimberley – belle hypocrisie – destinée à empêcher l’industrie diamantaire de financer des groupes rebelles. Tout aussi hypocrite le chef de la Séléka, Michel Djotodia (qui n’est plus rebelle mais pouvoir central !), jure maintenant ses grands dieux qu’il va mettre aux normes internationales cette exploitation qui « fait vivre 900 000 concitoyens » (prospecteurs et leurs familles)… Ou qui les tue au boulot en les laissant crever de faim.

O.B.


[1Il s’agit d’une organisation dite « non gouvernementale » mais, en réalité, composée d’anciens experts ou responsables d’organismes de l’ONU, siégeant à Bruxelles et censés conseiller les gouvernants de la planète.

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