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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 40, juillet-août 2005

Des livres...

Aventures et polars

Mis en ligne le 4 juillet 2005 Convergences Culture

de Valerio Evangelisti

Anthracite

collection Rivages thriller


1875 aux États-Unis : les patrons des mines d’anthracite de Pennsylvanie viennent de réprimer dans le sang une grève au cours de laquelle des Irlandais, membres de l’« Ordre ancien des Hyberniens », ont été accusés d’actes de violence sur le seul témoignage d’un enquêteur infiltré parmi les mineurs. 19 personnes sont condamnées à mort et exécutées.

Tel est le cadre de l’action du roman d’Evangelisti. Les rois de la mine et du rail ont organisé l’agence Pinkerton pour infiltrer et détruire les associations ouvrières. Les Molly Maguires, société secrète de mineurs irlandais, recrutent de leur côté Pantera, un mercenaire mexicain qui dans son pays a participé à la guerre contre Maximilien, puis fait partie de la bande des frères James (sudistes reconvertis au banditisme) ; il est recherché au Texas et gagne l’Est. Ce qui donne un roman mi policier, mi western, dans un contexte de guerre de classes intense. Mais le terrorisme et l’action individuelle ne sont guère efficaces et n’ont qu’un temps alors que le patronat ne recule pas, lui, devant le bain de sang. Notre héros évolue lui aussi, d’autant que le mouvement ouvrier se développe et se construit sur des bases plus solides en cette fin de 19e siècle. La Première Internationale et les socialistes font leur apparition avec des immigrés allemands qui organisent des cheminots. Le roman s’achève sur une rapide évocation de la grande grève des chemins de fer de 1877 et de la Commune impulsée à Saint Louis par les socialistes.

Un roman d’aventure et d’action, avec, ce qui ne gâte rien, un fond social d’autant plus intéressant qu’il est peu connu ici, rappelant les débuts du mouvement ouvrier américain.

Cécile BERNIER



d’Andrea Camilleri

Le tour de la bouée

Fleuve noir


Pour ceux qui ont déjà lu ses romans, c’est un Camilleri nouveau. Rassurez-vous, le commissaire Montalbano est toujours là, la bourgade de Vigata et la Sicile aussi et le dialecte (du moins tel qu’il est rendu avec talent par le traducteur) en est toujours aussi savoureux, comme les personnages aussi hauts en couleurs. Mais la Sicile a changé. Ce n’est plus la Sicile intemporelle et quelque peu mythique des précédents romans. Nous sommes en juillet 2001. Le commissaire Montalbano est en colère et songe sérieusement à démissionner de ses fonctions, écœuré par le comportement des policiers à Gènes lors de la manifestation anti-G8, qui fit un mort. Pour réfléchir à la question, il va comme à l’accoutumée nager et... heurte un cadavre flottant entre deux eaux. L’enquête commence.

Mais le commissaire vieillit et Vigata ne se ressemble plus. Même son restaurant favori est fermé pour cause de départ en retraite. La Mafia elle-même, toujours omniprésente, n’est plus la même. Les hommes ont changé, les méthodes et les trafics aussi. Les vieux mafiosi siciliens sont doublés par des truands venus de tous les horizons (Ah ! la mondialisation !). Cette fois, ce sont les boat people d’Albanie ou d’Afrique échouant par centaines sur les plages de Sicile, qui sont l’enjeu de nouveaux trafics sordides. D’autant que l’attitude de la police qui les refoule hors d’Italie, offre un champ d’action tout trouvé pour des passeurs...

Mais Montalbano veille et n’a pas perdu la main... ni le coup de fourchette !

C.B.

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