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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 42, novembre-décembre 2005

Dans notre courrier : Comment lutter contre l’insécurité et la violence en banlieue ?

Mis en ligne le 10 novembre 2005 Convergences Politique

Dans le dernier édito des bulletins de Lutte ouvrière, distribué le 2 novembre à propos des émeutes de Clichy-sous-Bois, à côté d’une dénonciation de la politique de Sarkozy et de la situation indigne faite aux habitants des banlieues, on peut lire ces lignes surprenantes : « Même sur le plan strictement policier, il n’y a pas dans les quartiers dits sensibles, plus de police de proximité ou de postes de police permanents ».

Comment interpréter ce texte, sinon en comprenant que LO souhaiterait voir davantage de police de proximité et de postes de police permanents ? On pourrait certes penser qu’il s’agit seulement d’une maladresse de rédaction si, par le passé, LO n’avait pas, à maintes reprises, exprimé des positions semblables. Ainsi, dans l’intervention d’Arlette Laguiller lors de la fête de 2002 (en pleine campagne électorale présidentielle), reprise dans l’hebdomadaire du 24 mai 2002, on découvre des propos encore plus étonnants : « Moins d’impôt, cela voudra dire moins de moyens pour une police humanisée, plus présente en permanence, au contact de la population, de jour comme de nuit, si c’est pour assurer la sécurité des personnes. »

Il semble donc clair, à cette lecture, que LO, à côté de revendications traditionnelles de logements, d’emplois, d’embauche d’éducateurs et d’enseignants, préconise pour mettre fin au climat de violence et d’insécurité des banlieues la présence « jour et nuit » de davantage de policiers de proximité « humanisés ». Or, la répression, même exercée par des policiers « de proximité » est impuissante à régler ces problèmes. Seules l’organisation de la population et sa mobilisation pourront redonner des perspectives aux jeunes marginalisés et en même temps tenir en respect les éléments véritablement asociaux. Or, nulle part, on ne voit LO avancer cette perspective.

On peut remarquer aussi que, à Clichy-sous-Bois, c’est la présence policière qui s’est avérée source d’insécurité en poussant des jeunes, qui revenaient d’un match de foot et non d’un cambriolage, à se réfugier dans un transformateur. L’ironie du sort veut d’ailleurs que les flics qui les poursuivaient, ou procédaient à des contrôles (selon les versions), étaient des policiers de proximité venus d’un commissariat voisin, et non des CRS ou des membres des BAC (Brigades anti-criminalité) tristement connus pour leur agressivité envers les jeunes...

3 novembre 2005, G.D.

L’embrasement des banlieues montre que le problème de la police, de proximité ou autre, dans les quartiers populaires est effectivement d’importance. Il nous est impossible, dans ce numéro et juste au moment où nous le bouclons, de le traiter sérieusement. En revanche il nous semble plus que rapide de dresser un réquisitoire contre LO, voire lui prêter des positions qui ne sont pas les siennes, en se basant sur une ou deux citations, hors texte et hors contexte. Mais nous n’entendons surtout pas fuir le débat et proposons de le poursuivre, avec toi et d’autres, dans le prochain numéro de Convergences.

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