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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 10, juillet-août 2000

Editorial

Contrer la refondation antisociale du MEDEF

Mis en ligne le 1er août 2000 Convergences Politique

À force d’accréditer l’idée que la lutte contre le capitalisme serait dépassée et que la modernité serait un libéralisme « humanisé », les directions politiques et syndicales du mouvement ouvrier en sont arrivées à dérouler le tapis rouge devant les pires projets du patronat. Quelle rage de voir le baron Seillière, prototype du patronat familial le plus archaïque, et son homme de main D. Kessler, opportuniste yuppy bouffi d’autosatisfaction, se vautrer dans leur « refondation sociale » avec la caution d’une partie des dirigeants confédéraux et gouvernementaux, et la lâche résignation des autres.

La réalité, c’est que la crise et le chômage ont permis aux capitalistes de rationaliser leur domination internationale et d’accentuer leur pression sur les travailleurs. Le retour à une certaine croissance économique aujourd’hui se fait avec d’un côté des profits fabuleux et une mondialisation financière arrogante, et de l’autre des services publics exsangues et une précarisation impitoyable du travail.

Dans cette situation, le gouvernement de la gauche plurielle s’est bien gardé de soutenir la nécessaire contre-offensive des salariés et des chômeurs pour exiger que les bénéfices retrouvés des entreprises et des caisses d’assurance sociale servent à améliorer leur situation. Au contraire, il a encouragé les syndicats à entrer dans la logique de négociation du patronat pour la remise en cause du droit du travail et du système d’assurance sociale. Car les deux objectifs fondamentaux de l’offensive actuelle du MEDEF, c’est en premier lieu la destruction des acquis contenus dans les conventions collectives nationales, pour favoriser les accords entreprise par entreprise et au delà la contractualisation individuelle des rapports sociaux, bref « le meilleur » rapport de force possible pour les patrons. Et c’est en même temps la réduction à la portion congrue de la protection sociale garantie par la loi, et l’appropriation progressive par le secteur privé des 2000 milliards correspondants.

Le résultat concernant la réforme du système d’indemnisation du chômage avec le projet de mise en place du PARE n’est donc guère plus étonnant que celui sur les 35 heures, et laisse présager de ce qu’il en sera concernant les systèmes de retraite et de santé : dédouanement des entreprises de tous les « accidents » dus à leur fonctionnement, comme des licenciements ; financement public et appropriation privée de la formation professionnelle ; pression maximale sur les chômeurs, psychologique et financière, permettant la remise en cause des contrats stables et des salaires. Dans le même temps, les entreprises continueront d’être largement subventionnées et de voir leurs charges sociales diminuer.

L’enjeu est donc bien d’empêcher une régression sociale majeure, de bloquer l’offensive généralisée du patronat le plus vite possible. Il faut faire ravaler au MEDEF les textes qu’il a si soigneusement mitonnés, comme à tous ceux qui les approuvent, ouvertement ou en sous-main, gouvernement, confédérations syndicales ou partis de la gauche plurielle. Les ambiguïtés, réserves et réticences, trop commodes pour se défiler, ne trompent plus. Les directions syndicales ou politiques seront jugées à leur volonté d’aider à la mobilisation la plus large et la plus déterminée possible, convergeant vers un mouvement d’ensemble du monde du travail.

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