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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 52, juillet-août 2007

Editorial

Contre-offensive

Mis en ligne le 29 juin 2007 Convergences Politique

C’est donc parti. La formalité des législatives liquidée, sans trop de frais quoiqu’on en ait dit pour la majorité et encore moins pour Nicolas Sarkozy, celui-ci peut déployer son offensive.

Il ne veut pas traîner, a-t-il répété. Et effectivement la liste annoncée des textes et mesures en préparation dans les cabinets ministériels, qui vont être soumis à l’étude et à la décision du gouvernement ou du parlement, s’allonge chaque jour. Heures sup, franchises Sécu, service minimum, défiscalisation, subventions aux patrons et aux riches héritiers, autonomie des universités, on en passe et sans doute des pires… Nous sommes cernés. Devant la tactique adoptée, qui ressemble un peu à celle des Indiens des westerns tournant autour du convoi des pionniers pour les désorienter, il devient presque difficile de distinguer de quel côté vont venir les attaques les plus rapides et les plus sérieuses. Et du coup de dresser un ordre d’urgence dans les ripostes.

Ne nous laissons tout de même pas trop étourdir par l’entrain avec lequel on nous annonce qu’on va nous taper de tous côtés. Derrière l’arrogance, le pouvoir reste prudent.

On pouvait penser que l’entreprise de débauchage de gens de gauche ne durerait pas au-delà des législatives. Elle continue. Preuve que le pouvoir ne néglige rien, même pas de s’assurer les cautions les plus dérisoires. Car qui va accepter les coups de Fillon sous le prétexte que Bernard Kouchner ou même Fadela Amara font partie de son gouvernement ?

Plus sérieusement il y a la volonté du pouvoir de se couvrir du côté des syndicats, de les mouiller ou les engluer dans la préparation de l’offensive contre les salariés. C’est sûr que pendant ce temps au moins ils ne participent pas à la préparation de la contre-offensive de ces mêmes salariés. Il est vrai que les directions syndicales n’étaient sans doute pas nombreuses à se préoccuper ou avoir envie de cette contre-offensive.

Même les annonces un peu embrouillées et contradictoires des mesures que le gouvernement veut faire passer en profitant de l’été, nous montrent que son plan de bataille n’est pas si rigoureusement établi et son assurance de la remporter pas si solide qu’il voudrait le faire croire.

Tout cela, bien sûr, n’empêche pas qu’il y aura bataille. Nécessairement. Et qu’il nous faut nous y préparer. Dès à présent. Mais pas n’importe comment.

La tactique de Sarkozy est à la fois simple et retorse : attaquer tout le monde, mais chacun de son côté et à son heure et favoriser ainsi le chacun pour soi.

Un piège est ainsi tendu à tous les impatients qui n’entendent pas, à juste titre, laisser passer les mauvais coups. Bien sûr, il faudra que tout secteur attaqué réagisse sans attendre, même seul au début. Et la tâche des militants révolutionnaires est de préparer puis d’aider à cette réaction dans chaque secteur, classe ouvrière, autres couches salariées, jeunesse… où nous intervenons. Mais pas seulement.

La guerre que mène la classe possédante aux travailleurs est une guerre globale. C’est encore plus évident maintenant que Sarkozy en a pris publiquement la direction. La classe ouvrière ne la gagnera qu’en la menant globalement. Tout secteur, même qui se pense le mieux armé et le plus combatif, ferait une tragique erreur de croire qu’il s’en sortira par ses seules forces. Au contraire, plus que jamais, dans la période qui vient, chaque lutte singulière doit immédiatement être reliée aux autres, chaque catégorie replacer ses objectifs propres dans les objectifs d’ensemble, chaque grève et chaque mouvement viser à s’étendre au maximum.

La lutte efficace serait une lutte d’ensemble qui se moquerait bien alors de la subtile distinction entre défensive et offensive. Oui, ce qui est à l’ordre du jour, ce ne sont pas les résistances, c’est la riposte… générale.

24 juin 2007

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