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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 112, mars-avril 2017

PSA La Garenne (Hauts-de-Seine)

Contre la fermeture, les salariés l’ouvrent !

Le 26 janvier, les 2 100 salariés du Centre de recherche et développement de PSA à La Garenne-Colombes en région parisienne apprenaient que la direction avait l’intention de fermer leur site et de transférer le personnel sur les sites de Carrières-sous-Poissy et du Pôle tertiaire de Poissy (regroupement d’ingénieurs et de techniciens à côté du site de production de Poissy). Lors d’un Comité central d’entreprise exceptionnel le 22 mars, elle a confirmé le projet, qu’elle avait jusque-là présenté comme à l’étude… histoire d’éviter toute réaction des salariés.

Davantage de métro, boulot… pas question !

Le site de La Garenne est situé tout près de La Défense, un nœud serré de transports en commun, même si on est serré dans les wagons aussi ! Une fermeture du site et un déménagement forcé à Poissy pour l’automne prochain nous contraindrait à réorganiser toute notre vie personnelle et familiale. L’allongement des trajets est le principal sujet de discussion d’une majorité de collègues, depuis l’annonce. Selon un sondage réalisé par les militants de la CGT auprès de nombreux salariés, le temps de trajet sera rallongé de 20 minutes à une heure par jour pour 77 % d’entre nous. Une couleuvre d’autant plus difficile à avaler que les raisons mises en avant par la direction pour justifier sa décision sont irrecevables : personne ne croit à sa prétention de créer ce « pôle d’excellence » en R&D (recherche et développement) qu’un regroupement à Poissy permettrait. Tout le monde flaire à plein nez la juteuse opération immobilière que la vente des terrains et locaux de La Garenne, estimée à 220 millions d’euros par la direction elle-même, va permettre, dans un quartier prisé des promoteurs, à proximité de La Défense.

Éclater les salariés de La Garenne

En quelques années, avec les plans de départs prétendus volontaires (DAEC : « Dispositif d’adéquation des emplois et des compétences » !) et l’arrêt des contrats avec de nombreuses entreprises de prestation, le site de La Garenne qui comptait plus de 3 700 personnes s’est déjà vidé de moitié. D’où le discours de la direction pour expliquer qu’il y aurait maintenant trop de bureaux vides et de surface inutilisée. Elle prévoit donc de nous entasser sur les sites de Carrières, et surtout de Poissy. Lors du Comité central d’entreprise du 22 mars, des chiffres ont été officialisés : 1 400 salariés de La Garenne iraient au Pôle tertiaire, alors que le transfert de 1 400 salariés du siège social de la Grande Armée, vendu lui aussi, y est déjà prévu. Les effectifs du Pôle tertiaire de Poissy passeraient de 2 600 à 5 500 sans que de véritables aménagements soient prévus (1 000 places de parking supplémentaires annoncées, mais rien d’autre !). 250 salariés iraient de leur côté à Carrières-sous-Poissy et 140 autres à Vélizy. D’autres encore, moins nombreux, iraient à Belchamp, du côté de Sochaux. Et combien, qui ne seraient pas prêts à suivre le mouvement, ou ne le pourraient pas, seraient perdus en route ? Sans parler des prestataires, dont le sort n’est même pas mentionné par la direction.

Compactage et bureaux dépersonnalisés : nous ne sommes pas des sardines !

Pour mettre en œuvre ces déménagements, sans augmenter les surfaces disponibles, la direction compte sur ce qu’elle appelle des « implantations dynamiques » : huit bureaux pour dix personnes. Tu laisses tes affaires dans un carton, et tu t’installes là où tu trouves de la place chaque matin, en misant sur le télétravail de l’un, l’absence de l’autre… De quoi améliorer le bien-être au travail ! Et sans même un siège pour soi, pas de risque de se sentir sur un siège éjectable ? Entre-temps, Carlos Tavares (le PDG) and Co s’installent dans un 16 000 m2 à Rueil-Malmaison. Tout ce qu’ils nous promettent, ce sont quelques mesures d’accompagnement d’une pingrerie redoutable : 1 100 euros pour l’achat d’une voiture ! 2 500 euros pour un allongement du temps de trajet de 15 km ou 30 minutes !

Imposer nos revendications

Tous ensemble, les salariés de La Garenne ont les moyens de se faire respecter et d’imposer leurs revendications. En 2012, plus de 150 s’étaient rassemblés pour un débrayage contre les accords de compétitivité. Les jeux sont loin d’être faits. Au moment où PSA annonce des profits toujours plus faramineux, le rachat d’Opel et autres largesses que ses dirigeants s’octroient, il n’y a pas de raison que les salariés de La Garenne – comme ceux des autres sites – en fassent les frais.

25 mars 2017, Christian COCHET

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