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Grèce

Comment, tous ensemble, transformer l’espoir des travailleurs de Grèce ?

Mis en ligne le 28 janvier 2015 Convergences Monde

Malgré des déclarations bienveillantes à l’égard des mouvements sociaux, la coalition Syriza n’a pas pour ambition de développer les luttes et de les coordonner pour établir un rapport de force susceptible de mettre sous pression les capitalistes grecs et la Troïka. Certes, Syriza a attiré dans ses rangs nombre de syndicalistes et apparaît aujourd’hui à une bonne partie de ceux qui sont enclins à descendre dans la rue comme le parti qui représente leurs intérêts. Mais à y regarder de plus près, Syriza s’est illustrée à plusieurs reprises en freinant ou même brisant des mouvements de grève dans des secteurs où les travailleurs se mobilisaient de façon très majoritaire [1], arguant qu’ils auraient trop à perdre dans un affrontement déterminé avec le gouvernement. Pour la direction de Syriza, les luttes témoignent d’une colère légitime mais elles doivent être subordonnées à l’accès au pouvoir de leur parti.

Comment faire pour que les espoirs des couches populaires portés sur Syriza ne soient pas vite déçus ?

Comment faire pour que la confiance en Syriza ne tourne pas à nouveau à la grande désillusion ? Celle-ci pourrait faire le lit du parti d’extrême droite Aube dorée et de ses milices qui attendent en embuscade. Car sa force potentielle est de surfer sur la misère sociale et les préjugés anti-immigrés auxquels s’accrochent une partie de la population grecque [2].

La poursuite des politiques d’austérité et la progression de l’extrême droite en Grèce dépend avant tout du degré de combativité des travailleurs et de la jeunesse. Rien ne dit que la colère sociale restera confinée à l’isoloir. L’espoir d’en finir avec la misère pourrait prendre une toute autre dimension si les travailleurs, les chômeurs et les jeunes décidaient de faire appliquer leur programme d’urgence sociale avec leurs méthodes, ensemble, dans la rue, par la grève, ne comptant que sur la force de leurs propres mobilisations.

Les travailleurs de Grèce ont prouvé tout au long de la crise qu’ils ne se résignaient pas. Une trentaine de journées de grève générale depuis 2010 ont été organisées par les deux organisations syndicales du privé et du public. Celle du 27 novembre dernier a paralysé tous les moyens de transport.

En outre, une multitude de luttes locales et sectorielles émaillent le territoire ; contre les suppressions de postes et les licenciements – à l’image de la très populaire mobilisation des 595 travailleuses du ménage du ministère des finances licenciées du jour au lendemain et qui se battent depuis plus d’un an – mais aussi sur d’autres motifs comme le versement des salaires par exemple. Les journées nationales de mobilisation restent sans lendemain et les luttes locales demeurent isolées. C’est pourtant vers un mouvement d’ampleur que la classe ouvrière pourrait s’acheminer. Et à vrai dire, c’est à l’échelle de toute l’Europe que les travailleurs grecs devraient chercher et trouver les alliés qui les confortent contre leurs propres gouvernants. Et vice-versa. D’Espagne en Belgique, en passant par l’Italie, les politiques d’austérité ont provoqué ces derniers temps des levées en masse de travailleurs et de jeunes. Chaque fois spectaculaires mais pourtant chaque fois isolées. C’est notre tâche, partout et à tous, de donner du lien aux révoltes...

A.S.


[1Par exemple en 2013, Syriza a milité activement pour que les enseignants très majoritairement en grève, réunis dans des assemblées générales massives, reprennent le travail suite à des menaces du gouvernement, alors que les grévistes avaient voté en connaissance de cause pour la poursuite de la grève presque unanimement.

[2Ce n’est pas pour rien que Samaras a réagi aux attentats contre Charlie Hebdo en fustigeant la politique de Syriza en matière d’immigration. Trop accueillante à son goût, elle ferait le nid des terrorisme.

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Numéro 97 : janvier-février 2015

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