Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 80, mars-avril 2012

Citroën (Aulnay-sous-Bois) : en lutte contre la fermeture

Mis en ligne le 25 mars 2012 Convergences Entreprises

Depuis la révélation en juin 2011, par la CGT, du plan de la direction de PSA prévoyant de fermer trois usines (Aulnay, Sevelnord près de Valenciennes et Madrid), les militants CGT d’Aulnay n’ont eu de cesse d’organiser la mobilisation contre ce projet.

C’est un travail de longue haleine, l’échéance étant fixée, selon les documents de PSA, à 2014. Après un premier débrayage ayant rassemblé plus de 1 000 salariés le 7 juillet, les congés d’été ont été suivis d’une reprise plutôt morne. Pendant l’automne, les militants CGT ont continué à réunir chaque semaine, secteur par secteur, des centaines de travailleurs au total, pour les convaincre de la nécessité de repasser à l’action.

Celle-ci a redémarré le 15 novembre avec un rassemblement organisé au siège de PSA, avenue de la Grande-Armée à Paris, à l’occasion du Comité central d’entreprise qui allait annoncer la suppression de 6 800 postes en Europe et la mise en place d’une mutuelle obligatoire pour tous les salariés PSA. 450 salariés étaient venus d’Aulnay après un débrayage sur place, à l’appel de tous les syndicats de l’usine, et des délégations d’autres sites étaient présentes.

Un mois plus tard, un autre rassemblement était organisé au moment du changement d’équipe devant l’usine d’Aulnay. Cette initiative a rencontré un moindre écho, peut-être parce que seuls CGT et Sud y appelaient, avec 350 salariés assistant à la prise de parole, dont moins de 200 ayant effectivement débrayé. C’est à cette occasion qu’a été proposé l’envoi d’une lettre adressée à Sarkozy, signée de tous les syndicats de l’usine, lui demandant de s’engager par écrit pour le maintien des emplois à Aulnay dans le cadre d’une négociation tripartite, État-patron-syndicats.

Au fur et à mesure, tout ce travail de prise de conscience a permis de voir évoluer l’état d’esprit de plus en plus d’ouvriers. Très sceptiques au début sur la réalité de la menace de fermeture, ils s’en sont peu à peu convaincus. Et les annonces de la direction ont été dans ce sens : lors du CCE du 17 janvier, elle a donné le détail par site des suppressions de postes, soit 196 en 2012 pour l’usine d’Aulnay. Ce jour-là, 350 salariés ont débrayé, provoquant l’arrêt de la chaîne pendant 50 minutes. Continuer à vider l’usine pendant qu’on surcharge de travail ceux qui restent, le calcul du patron est très clair !

S’adresser aux travailleurs et à la population

L’ensemble des organisations syndicales a alors décidé d’organiser une manifestation le 18 février sur la ville d’Aulnay, dans le but d’appeler la population de la ville, et plus largement de la Seine-Saint-Denis (93), à la solidarité. La préparation de cette manifestation a été l’occasion de dépasser le cadre de l’usine et de militer en direction de la population : un peu plus d’une centaine de salariés d’Aulnay se sont rendus sur des marchés du 93 pour distribuer des tracts et ont fait les boîtes aux lettres de leurs immeubles... Essentiellement dans le milieu CGT mais pas seulement, aussi de Sud et du SIA (syndicat « maison » chez PSA) ou des non-syndiqués, appuyés par quelques enseignants ou militants d’extrême-gauche du département, dont ceux de l’Étincelle. Dans ce cadre, une quinzaine de salariés d’Aulnay prenaient contact avec ceux d’Air France rassemblés à Roissy contre la mise en place d’un service minimum dans le transport aérien, l’appel à la manif étant de même distribué aux salariés de Magneto (emboutissage dans l’usine d’Aulnay, externalisé il y a quelques années) ou aux clients du supermarché Carrefour à côté de l’usine.

La manifestation du 18 février a été un succès, rassemblant 2 000 personnes dont environ 600 de PSA-Aulnay. Des délégations d’autres sites PSA et même de Renault y ont participé. Lors d’une prise de parole sur les marches de l’Hôtel de ville à la fin de la manifestation, la lettre à Sarkozy, et sa non-réponse à ce jour, ont été à nouveau évoquées avec l’idée d’aller la chercher, cette réponse, à l’Élysée. Dans un contexte de campagne électorale, sans aucune illusion sur les engagements des uns ou des autres, devenir le « cauchemar de Sarkozy », comme en ont menacé les travailleurs d’Arcelor-Mittal à Florange, pourrait bien motiver d’autres usines menacées elles aussi ! Bernard Thibault a prévu de venir faire une prise de parole le 22 mars devant l’usine dans le cadre d’une campagne nationale de la CGT pour la défense des emplois : une nouvelle échéance pour la mobilisation sur l’usine... et au-delà ?

12 mars 2012

Pierre BECKER

Mots-clés :

Imprimer Imprimer cet article

Abonnez-vous à Convergences révolutionnaires !

Numéro 80, mars-avril 2012

Mots-clés