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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 60, novembre-décembre 2008 > DOSSIER : Leur crise... et nos moyens de sauvegarde

DOSSIER : Leur crise... et nos moyens de sauvegarde

Ce que signifierait le contrôle ouvrier : D’où vient et où va tant d’argent ?

Mis en ligne le 2 décembre 2008 Convergences Société

Ce sont les questions qui taraudent. D’où les simagrées des gouvernants, banques centrales, FMI pour montrer que ces milliers de milliards ne seraient pas à perte, qu’on en surveillerait de près le bon usage. Tiens donc ! Même des centaines de patrons de PME crient très fort qu’au moment où l’État inonde les grandes banques, celles-ci leur coupent les vivres, tout à trac, et se mettent aux abonnés absents. Peu importe le médiateur ou l’organisme financier public Oséo, auxquels la ministre Christine Lagarde les renvoie. Les grandes banques ont empoché, ou empocheront, mais ce sera pour leurs actionnaires. Le Washington Post du 30 octobre informe que plus de la moitié du « plan de sauvetage » américain aurait pour destination l’augmentation des dividendes.

Sarkozy joue donc au Robespierre (modèle réduit) en convoquant séance tenante ses préfets et TPG (trésoriers-payeurs-généraux). Mission : « observer de près » les actions entreprises par les banques pour utiliser les sous qui leur ont été donnés. « Je ne me contenterai pas d’engagements verbaux » , « je surveillerai personnellement » , « je châtierai ceux qui ne joueront pas le jeu » … Sarkozy lance la « mobilisation pour le financement de l’économie » . Mais les quelques milliers – au mieux – de fonctionnaires de l’AMF (Autorité des marchés financiers) et de la DGCCRF (Direction générale de la consommation, concurrence et de la répression des fraudes), ont bien peu de moyens ne serait-ce que pour contrôler les quelque 300 000 entreprises de plus de 10 salariés — à supposer que l’État veuille vraiment les contrôler ! Et puis ? Au mieux, la justice peut être saisie… de panique surtout. Car on a connu bien peu de juges de la trempe et de l’obstination de Eva Joly et sa consoeur Laurence Vichnievsky à poursuivre les sales coups de Elf, pour s’y casser le nez au bout du compte. Pot de terre contre pot de fer. Le contrôle de l’État, par des fonctionnaires en sous-effectif et regardés de haut par la fine fleur de la fortune, a pour limite infranchissable la sacro-sainte propriété privée, défendue par un arsenal juridique protégeant le secret bancaire, commercial, et le saint-frusquin. Au-delà de cette limite, les tickets ne sont plus valables ! Pas les moyens de contrôle, pas le courage politique non plus car l’État et tous ses rouages officiels et occultes, sont au service précisément de la fortune.

Le paradoxe, c’est que les travailleurs qui s’interrogent sur la provenance et la destination des milliards promis aux banques, sont précisément ceux qui, de A à Z, dans les institutions de l’État, les banques, les assurances, les organismes financiers et les entreprises de l’industrie, du commerce ou du transport, en assurent le transit ! Ce sont eux (et pas les actionnaires ou les PDG !) qui cliquent huit heures par jour ou plus sur des écrans d’ordinateurs ! Voient passer et pourraient donc contrôler ! Les salariés n’ont évidemment pas accès à l’ensemble, chacun n’en connaît qu’un bout… qu’il suffirait de mettre bout à bout. Pas moyen de démêler un budget, sans un bilan exhaustif des recettes et des dépenses. C’est tout le problème, non pas technique mais politique, de centralisation et gestion nationale – voire internationale !

En matière de surveillance et de mobilisation, rien à voir avec l’opérette de Sarkozy. Il s’agirait au contraire d’une vraie mobilisation générale et puissante qui changerait le rapport de forces et permettrait la récolte et la centralisation des données dans un premier temps, la réorientation des investissements dans un deuxième, en application des grands points du programme de défense des travailleurs. Ce ne serait pas forcément, d’emblée, l’expropriation de tous les possédants. Mais déjà la fin de leur secret bancaire. Ce ne serait peut-être pas encore pleinement le pouvoir aux travailleurs mais, au travers de la mobilisation et l’organisation de l’ensemble des salariés, l’étape décisive vers ce pouvoir. Le contrôle de l’économie passerait dans les mains populaires, et c’est toute la différence d’avec la situation actuelle, où une classe exploiteuse archi-minoritaire mène le monde.

Michelle VERDIER


De Big Brother aux Marx Children ?

Dans les grands pays industriels, à la pointe des progrès technologiques, le premier travailleur venu est sous l’œil vigilant de l’État, des banques, des patrons et des fournisseurs de biens et services qui ont dans leurs mémoires informatiques vos débits bancaires, comme la liste de vos coups de fil. Il n’est pas sorcier de centraliser ces données (ce que la flicaille sait faire si besoin, à l’insu des intéressés). Le contrôle par en haut, totalitaire, ils connaissent.

Mais il y a mieux à faire que d’aller pleurer contre Edvige ou autre Big Brother.

Le contrôle par en bas, démocratique, ce serait tout aussi possible : les travailleurs eux aussi, par leur place à tous les postes de la société, dans les ateliers, les chantiers, les bureaux, les transports, et devant les ordinateurs des banques, ont des moyens de contrôle symétriques, et au centuple, sur l’infime minorité des profiteurs, et tout autant de moyens de protection de la grande majorité ! Pour peu qu’ils s’organisent, ils peuvent contrôler les frasques et le misérable égoïsme de classe des « grands » de l’industrie et de la finance qui (jusque-là) gouvernent le monde. À commencer par leurs comptes en banques.

M.V.

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