Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 75, avril-mai 2011

Editorial

C’est 300 € de plus par mois qu’il nous faut !

Mis en ligne le 22 avril 2011 Convergences Politique

Les yeux toujours rivés sur les derniers sondages, Sarkozy a lancé, le 7 avril, l’idée d’une prime aux salariés… uniquement dans les entreprises dont les dividendes auraient augmenté ! Son ministre du Budget, François Baroin, a mis en musique la parole présidentielle en avançant le montant de 1 000 euros pour cette prime, tout en bredouillant à l’intention des patrons que rien ne serait « imposé ».

Ces excuses ministérielles n’ont pas suffi à Laurence Parisot, la présidente du MEDEF, qui s’est étranglée d’indignation, en expliquant que cela « risquerait d’empêcher les recrutements à venir »… Cela fait des décennies que le patronat nous fait le coup d’opposer salaires et embauche... pour mieux justifier les compressions des salaires car, côté embauches, on n’a rien vu venir ! Mais Parisot a eu gain de cause : Lagarde, la ministre de tutelle de Baroin, a plus ou moins désavoué son sous-ministre en ôtant par avance tout caractère contraignant à la mesure à venir : les 1 000 euros ne seraient qu’un maximum, et la prime versée seulement par les patrons qui le voudraient bien… La seule certitude est que les patrons seraient exonérés de charges sociales sur la prime !

De l’effondrement du pouvoir d’achat…

Les profits sont au plus haut : plus de 82 milliards de bénéfices pour les entreprises du CAC 40 en 2010 ! Mais les salaires ne suivent pas : aux négociations annuelles, les patrons ne lâchent que des augmentations inférieures aux 2 % de hausse officielle des prix sur les 12 derniers mois, qui sont bidon, car les prix qui flambent sont ceux qui constituent l’essentiel des dépenses des familles ouvrières. Depuis septembre dernier, 15 % sur l’essence et 20 % sur le gazole, 20 % sur le gaz en un an, 10 % sur l’électricité. Les prix des produits alimentaires suivent : les pâtes, la farine, l’huile, le pain, le lait – pas une hausse de moins de 5 %, la plupart entre 10 et 20 %.

… à la lutte pour l’augmentation des salaires, pensions et indemnités

Dans de nombreuses entreprises, les travailleurs ne se sont pas contentés des discussions engagées entre syndicats et patrons dans le cadre des Négociations annuelles obligatoires (NAO).

Des grèves ont éclaté dans des secteurs inhabituels, comme à Carrefour ou dans cette agence bordelaise de pompes funèbres Roc’Eclair ; mais il y a eu des grèves aussi chez Eiffage, Toyota, Astrium, Decaux, dans plusieurs usines Michelin, chez « les Nutella » de Villers-Ecalles en Seine-Maritime, et même à la Poste, au centre de Dardilly près de Lyon où le conflit portait à la fois sur les conditions de travail et sur le paiement des dépassements horaires. Ceux de Nutella ont obtenu une augmentation de 60 euros et une prime de 30 euros. Les travailleurs d’Eiffage qui bloquaient le chantier du grand stade de Lille ont obtenu 2 % d’augmentation avec un minimum de 30 euros au lieu des 1,7 % proposés par la direction, ainsi que la revalorisation de primes et indemnités de déplacement.

À l’usine Toyota de Somain, dans le Nord, les travailleurs ont obtenu 800 euros de prime en plus des 1,9 % d’augmentation de salaire, ceux de l’usine voisine d’Onnaing entamant à leur tour une grève sur les salaires – suspendue cette semaine à cause du chômage partiel consécutif au séisme japonais. Les employés bordelais de l’agence de pompes funèbres ont obtenu 120 euros de plus par mois ! Dans l’ensemble, ces augmentations ne sont pas à la hauteur des exigences, mais sans leurs grèves, c’est encore moins que ces travailleurs auraient obtenu !

La situation devient insupportable. Pour compenser les hausses des prix, c’est d’au moins 300 euros par mois que devraient augmenter tous les salaires, mais aussi les pensions et indemnités. Avec un minimum de 1 500 euros mensuels pour tous. Les entreprises et l’État à leur service en trouveront largement les moyens s’ils sont talonnés par une montée généralisée des luttes et leur convergence. Par un mouvement d’ensemble pour la récupération de l’argent volé depuis des décennies et l’alignement automatique des salaires et indemnités sur les prix, sous le contrôle des travailleurs mobilisés.

Imprimer Imprimer cet article

Abonnez-vous à Convergences révolutionnaires !

Numéro 75, avril-mai 2011