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DOSSIER : Premier recul du gouvernement : le CPE enterré… restent le CNE et la précarité

Besançon : les fruits de l’insistance des étudiants à s’adresser aux travailleurs

Mis en ligne le 25 avril 2006 Convergences Politique

Depuis plusieurs semaines, les étudiants des facs de lettres et sciences distribuaient des tracts à l’usine d’Augé découpage, petite usine de métallurgie, pour appeler les salariés à se mobiliser. Pourtant jusqu’à la mi-mars, les travailleurs regardaient le mouvement de manière éloignée et condescendante ou encore inquiète pour ceux dont les enfants y participaient.

Puis quelques jours avant le 28 mars, des contacts ont été pris entre le syndicat CGT et les étudiants de la fac de sciences pour faire un rassemblement commun devant l’usine et un cortège rejoignant la manif principale. Les syndicats CGT de deux entreprises voisines (sensiblement de même taille, entre 200 et 300 salariés), Stanley et Fralsen, ont été prévenus de cette initiative et invités à se joindre au rassemblement. Sans succès pour Stanley alors que Fralsen a répondu avec un certain enthousiasme.

Le lundi 27 mars, une AG a eu lieu à Augé regroupant 40 travailleurs de l’usine et 10 étudiants venus distribuer un tract à l’entrée. D’où un appel à se mettre en grève le lendemain et une distribution de tract, mais cette fois des travailleurs d’Augé, aux portes d’une autre usine, Maty, 800 salariés.

Dans celle-ci, au début du mouvement, les réactions étaient plutôt hostiles : « le CPE ne change rien ; dans la pratique, on est précaire pendant deux à trois ans avec les CDD et les contrats de remplacement ». L’état d’esprit n’a un peu changé, au bout de plusieurs semaines, qu’en voyant le mouvement continuer... et les étudiants persister à s’adresser à l’usine.

Le mardi 28 mars, une trentaine de travailleurs d’Augé découpage avec une dizaine de Fralsen et Maty débrayaient et avec 150 à 200 étudiants de la fac de sciences formaient un cortège depuis la zone industrielle pour rejoindre la manifestation principale au centre ville. La même opération s’est renouvelée la semaine d’après, bien qu’entre les deux manifestations, après l’intervention de Chirac et l’avis du Conseil constitutionnel, les travailleurs avaient le sentiment que le gouvernement ne céderait pas. Au point que la cinquantaine de personnes de l’atelier de fabrication de Maty qui s’était alors mises en grève pour demander une augmentation de 50 € (obtenue après quatre jours de grève) a refusé, le 4 avril, de se joindre au cortège étudiant qui passait devant eux (il est vrai sur les conseils du représentant de FO qui considérait que cela les discréditerait !).

On comprend que le sentiment, un peu étonné peut-être, est aujourd’hui que le retrait du CPE est une victoire.

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Numéro 45, mai-juin 2006

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