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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 8, mars-avril 2000

Arsenal de Cherbourg : Remous à la CGT suite à la signature de l’accord sur les 35 heures

Mis en ligne le 1er avril 2000 Convergences Entreprises

L’accord cadre discuté depuis septembre remettait en cause bien des acquis (pauses, douches, horaires variables…). La CFDT s’est montrée dès le départ favorable à l’accord. D’autres comme FO y étaient farouchement opposés. La CFTC expliquait « qu’on voulait faire boire la ciguë aux travailleurs de l’Etat mais qu’ils sauraient mourir debout ».

La CGT critiquait l’accord, en particulier sur l’emploi, mais après chaque séance de discussions, trouvait de nouvelles avancées pour justifier sa signature. Les syndiqués comme les salariés ne semblaient pas tellement décidés à l’accepter et ça râlait « dans Landerneau » comme dans les ateliers de Cherbourg.

Pour faire passer son message, la fédération a donc dépêché des responsables parisiens, dont le secrétaire général en personne, pour tenter de convaincre, sans grand succès, les syndiqués de Cherbourg réunis en assemblée générale.

La fédération a proposé de s’en remettre à l’avis de l’ensemble des syndiqués des arsenaux par référendum. La direction CGT locale soutenant la fédération, œuvrait pour le OUI, à contre courant du mécontentement général. Résultat national : 52 % de NON. Mais avec de fortes disparités selon les ports : 50/50 pour Cherbourg, forte proportion de OUI à Brest, raz de marée des NON à Toulon. La fédération aurait donc dû s’incliner devant le refus majoritaire exprimé par les syndiqués.

60 % de NON

Mais une consultation de l’ensemble des personnels incluant tous les collèges, cadres comme ouvriers, a été organisée par la direction. Sans donner de consignes officielles de vote, la CGT a milité pour le OUI. Le résultat a donné 50,49 % de OUI. Là encore avec de fortes disparités : 67,36 % de OUI à Lorient, 78,48 % de NON à Toulon. A Cherbourg, 60 % de NON.

Après ce vote, les syndiqués à Cherbourg étaient persuadés que la CGT ne pouvait signer l’accord. Lors de la Commission Exécutive qui a suivi, malgré les arguments des dirigeants locaux, « il faut signer pour pouvoir participer aux négociations locales », 25 voix se sont prononcées contre et 2 pour. Dans les autres ports, les appréciations étaient partagées. Après une petite visite au ministère qui n’apporta rien, la fédération mit la pression sur les responsables syndicaux et finit par obtenir leur quitus. A Cherbourg les dirigeants réussirent à convaincre 18 responsables de voter OUI, contre 12.

La CGT a donc fini par signer l’accord au niveau national. Mais les syndiqués, comme l’ensemble des salariés, n’ont pas du tout apprécié ce coup de force et ces revirements. A Cherbourg, quelques cartes ont volé. Dans un atelier, la contestation s’est organisée. Une motion de défiance vis à vis de la direction du syndicat a été adoptée. Lors d’une réunion d’information, les syndiqués, venus en découdre avec la direction du syndicat, ont majoritairement approuvé ce blâme et dit leurs quatre vérités aux dirigeants.

Bien des responsables CGT se disent ouvertement opposés à l’attitude de la direction du syndicat et de la fédération et les syndiqués ne sont pas décidés à se laisser mener en bateau.

L.B., 3 mars 2000

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Numéro 8, mars-avril 2000

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