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DOSSIER : Après les congrès CFDT et CGT : où vont les syndicats ?

Après les congrès CFDT et CGT : Vers un syndicalisme de bonne compagnie ?

Mis en ligne le 1er avril 1999 Convergences Politique

Les deux principales confédérations syndicales françaises, la CGT et la CFDT, viennent de tenir leur congrès. Celui de la CFDT, le 44e, marque la fin d’une période avec la dissolution de l’opposition au recentrage : Notat a stabilisé son emprise. Pour son 46e congrès, la CGT, avec Bernard Thibault, a engagé sa mutation vers un syndicalisme de « proposition », sur la même voie que la CFDT.

Quels sont les enjeux du nouveau profil unitaire et consensuel des deux principales confédérations françaises ?

Bernard Thibault, à la suite de Nicole Notat, invoque « la crise du syndicalisme » et la baisse des effectifs pour se convertir à un syndicalisme plus « moderne », plus « ouvert », plus enclin au « débat », et ne jure plus que par la négociation.

En réalité, cette phraséologie est tout aussi étrangère à une véritable démocratie ouvrière qu’à l’unité des travailleurs dans les luttes. Les dirigeants syndicaux membres ou liés aux partis de la gauche plurielle entendent pour l’heure éviter tout affrontement avec le gouvernement Jospin. Celui-ci a d’ailleurs besoin d’eux pour imposer aux travailleurs les différents volets de son offensive anti-ouvrière.

Le capitalisme français n’éprouve plus depuis longtemps le besoin de faire miroiter les vertus de l’Etat providence, et exige plus des directions syndicales : que la définition des conditions de vie et de travail soit laissée au libre jeu des négociations à froid, à partir des besoins patronaux. Quand les dirigeants syndicaux signent des accords justifiant la dégradation des conditions de vie de la classe ouvrière, ils s’opposent à toute mobilisation remettant en cause leur engagement : la bourgeoisie espère ainsi éviter ces grèves où elle est obligée de lâcher plus que ce qu’elle avait prévu.

Cela dit, la partie n’est pas encore gagnée pour les tenants du recentrage à la Notat ou Thibault. D’ores et déjà l’application de la Loi Aubry, l’attitude par rapport au gouvernement, les premières esquisses sur les fonds de pension, amènent des milliers de militants combatifs à contester et refuser le cours des directions. Des grèves et des luttes non prévues par les appareils, ainsi que la jonction des révolutionnaires avec ces milliers de militants syndicaux, peuvent redonner son élan au mouvement ouvrier et rendre caducs les calculs savants de tous ceux qui rêvent d’une classe ouvrière bien encadrée pour être mieux exploitée.

P.S. : Entre et au sein des deux courants qui publient Convergences Révolutionnaires, comme au sein des organisations auxquelles ils appartiennent, sur la base d’une même analyse fondamentale partagée, il peut exister des différences d’appréciation sur les problèmes abordés par ce dossier. Nous rappelons donc que les articles signés engagent d’abord leur auteur et non l’ensemble de la rédaction.

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