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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 22, juillet-août 2002 > DOSSIER : Actualité du trotskisme

Actualité du trotskisme

9 juillet 2002 Convergences Politique

L’ironie de l’histoire veut que le trotskisme ait été remis à la une (au sens propre, celle du Monde ou du Figaro) par un homme, Lionel Jospin, qui n’avait sans doute qu’une envie, de ne plus entendre parler ni de son propre passé au sein de l’OCI, l’un des trois principaux groupes trotskistes de ce pays, ni de trotskisme tout court.

Bien sûr la frénésie des médias n’avait alors pas grand chose à voir avec le problème qui nous occupe dans ce dossier. Auraient-ils découvert quelques zoroastriens ou sectateurs du culte de Mithra encore vivants qu’ils n’auraient pas joué davantage l’étonnement. Mais il se trouvait que du coup le trotskisme faisait vendre du papier. Une série de livres parurent donc dans la foulée (à la plupart desquels nous souhaitons, pour le bien de leurs auteurs, que le succès commercial ait dépassé l’intérêt intellectuel). On sait que le nombre d’articles et de volumes, le plus souvent écrits à la hâte sur un sujet futile ou non, est un indice sûr qu’il est à la mode. Quant aux politiques leur seul souci était, suivant leur camp, de souligner ou d’excuser le caractère sournois de la « taupe trotskiste » qui avait creusé sa galerie jusqu’au sommet du Parti socialiste puis du gouvernement.

Puis les 3 millions d’électeurs qui ont porté leurs suffrages sur trois candidats trotskistes lors de la dernière présidentielle ont poussé un peu plus sérieusement le trotskisme sous les feux de l’actualité. Cette fois d’ailleurs nos adversaires qui l’ont senti venir, en particulier au travers des sondages favorables à Arlette Laguiller, ont durci le ton. Le thème de la secte secrète aux motifs obscurs, que les dissimulations de Jospin avaient déjà permis d’esquisser, a été décliné à nouveau, en particulier à propos de Lutte ouvrière (sa candidate apparaissait devoir rafler l’essentiel des 10 % promis, et finalement obtenus bien que partagés avec Olivier Besancenot). Le revers essuyé aux législatives par les mêmes organisations trotskistes explique l’indifférence revenue, momentanément ou non.

Restent les vrais questions. Ne nous explique-t-on pas depuis belle lurette que la classe ouvrière, la révolution, le parti, toutes questions au centre de la doctrine trotskiste, sont choses dépassées ou du passé. La disparition de l’URSS, sujet central de la réflexion de Trotski acteur essentiel de la révolution de 1917, ne rend-elle pas le trotskisme caduque ? Quelle pertinence ont encore de vieilles analyses du monde (pas plus de trois quarts de siècle pourtant) face à la nouvelle mondialisation ? En bref, le trotskisme est-il d’actualité ou à ranger au musée ?

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