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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 16, juillet-août 2001 > Les mafias du nettoyage

Les mafias du nettoyage

A la CRAMIF : la collusion entre patrons et permanents syndicaux

Mis en ligne le 1er août 2001 Convergences Entreprises

En juin 1998, la société Europropr, qui effectue alors le nettoyage à la CRAMIF (Caisse Régionale d’Assurance Maladie d’Ile-de-France), tente d’y réduire horaires de travail et salaires, se targuant d’avoir obtenu la signature de la CGT et de FO. La quarantaine de salariés du chantier se met immédiatement en grève et réclame la venue du patron. Pour toute réponse arrive un permanent régional de la CGT nettoyage, qui tente, deux jours durant, de faire accepter l’accord aux grévistes sous prétexte de menaces de licenciements économiques, tout en usant de pressions physiques pour écarter des syndicalistes de la CRAMIF venus soutenir la grève. Mais les grévistes, refusant toute discussion hors de leur contrôle, finissent par faire reculer Europror... et mettre dehors le permanent.

Même scénario début 2001 lorsque le nouveau patron du chantier (société l’Impeccable) tente à nouveau une réorganisation horaire avec baisse de salaire pour certains. Les délégués, ayant quitté la CGT, prennent contact avec la CFDT régionale du nettoyage. Deux permanents se déplacent et, après avoir tout fait, mais en vain, pour empêcher la grève, négocient par téléphone et fax avec l’employeur sous la surveillance des grévistes. Le patron cède après un jour de grève... mais ressort trois mois plus tard un projet à peine modifié, cette fois-ci avec l’aval de l’appareil CFDT qui lâche les salariés du chantier... et refuse même l’adhésion de leurs délégués, avec un argument qui ne manque pas de sel : « vous ne venez nous voir que parce que vous avez des problèmes » !

Pendant des semaines, l’équipe des nettoyeurs de la CRAMIF va maintenir sa menace de grève totale, malgré les tentatives de division du patron ; dans le même temps les délégués du chantier, qui se sont entre-temps tournés vers l’UNSA (scission de FO) pour avoir une protection légale, multiplient les démarches au siège et en rendent compte en assemblée générale.

Finalement, les travailleurs n’auront pas seulement fait céder l’employeur ; ils auront aussi appris à reconnaître les bonzes syndicaux qui assoient leur petit pouvoir sur leur collaboration avec les patrons.

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