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2016 : retour vers le futur

Hollande a eu beau présenter ses vœux pour 2016 en fanfare, il n’avait à offrir qu’une prétendue « guerre contre le terrorisme » menée au Moyen-Orient avec Obama, Poutine… et comme nouvel allié le régime syrien de Assad, responsable de 300 000 morts depuis 2011 ! Sans oublier la très féodale Arabie saoudite (47 exécutions d’un coup la semaine dernière), si bonne cliente des marchands d’armements français. Qu’importe si chaque victime civile des largages de bombes suscite dix vocations terroristes. Le choc des barbaries comme promesse sécuritaire : bienvenue au Hollandistan !

Jouant le petit chef de guerre, Hollande se pose en sauveur contre « un péril imminent ». La recette ? Il est allé la chercher chez Marine le Pen : la « déchéance de nationalité » ! Ce qui bien entendu ne fera ni chaud ni froid aux candidats kamikazes… Reste un geste prétendu « symbolique » à la mesure du crétinisme gouvernemental : supposons qu’un autre pays comme la Belgique ou la Tunisie fasse la même chose et renvoie en France un terroriste déchu de sa nationalité belge ou tunisienne, que dirait François Hollande ?

Quant au reste, Hollande nous promet un « état d’urgence » à rallonge, autrement dit un régime d’arbitraire permanent, bien plus efficace contre les libertés élémentaires que contre le terrorisme. Comme cette perquisition intempestive parmi tant d’autres chez une famille avec enfants, où les policiers, faute de trouver quoi que ce soit, en ont été réduits à demander « c’est qui, ce barbu ? » devant un portrait de Léonard de Vinci !

En fait, pour Hollande, c’est avant tout l’état d’urgence électorale : il se prépare à l’élection présidentielle en utilisant la démagogie la plus nauséabonde, qui consiste à désigner les immigrés comme boucs émissaires. Une telle conduite à des fins personnelles, c’est ce qui s’appelle un comportement crapuleux.

Un monde de barbelés et de cimetières…

Il y a tout juste cinq ans, une vague révolutionnaire qui n’avait rien de religieux a parcouru le monde arabe et au-delà. Il s’agissait d’en finir avec les dictatures et l’injustice sociale. Ce fut le cas aussi en Syrie où, en réponse, les puissances occidentales ont laissé Assad massacrer la population. La contre-révolution a pris la forme de guerres de clans et de potentats locaux sous couvert de guerre de religion. Des millions de réfugiés ont fui les massacres et la terreur pour se retrouver face à une Europe-forteresse qui cherche surtout à les cantonner hors de ses frontières. Malheur à ce système capitaliste qui enferme les peuples dans des barbelés, les cloisonne et les laisse massacrer !

… ou l’avenir des 99 % ?

Dans le sillage du printemps arabe, des mouvements de contestation ont vu le jour un peu partout : « Occupy », Indignés… On a assisté à une vague de fond qui parcourt le monde et qui oppose les 99 % (comme disaient les manifestants new-yorkais) aux 1 % qui exploitent et oppriment le monde entier.

Pour préserver un système capitaliste qui peine à faire illusion, les privilégiés de la planète désignent des boucs émissaires, répriment, bombardent, massacrent. Ils espèrent s’en tirer par toutes les formes de contre-révolution. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire.

La répression n’a pas fait baisser la tête aux travailleurs. En 2015, en Tunisie et en Égypte, des grèves ont éclaté dans de nombreux secteurs. En Turquie, 16 000 ouvriers de plusieurs usines automobiles se sont mis en grève en juin dernier. En Iran, les luttes pour les salaires se répandent dans l’automobile, chez les enseignants ou encore dans la construction navale, malgré l’interdiction des grèves et les arrestations. Alors ici qu’attendons-nous ?

Nous avons plus qu’intérêt à nous unir, travailleurs de toutes les origines, contre les barbaries de toutes sortes.

Ces travailleurs des pays arabes, de Turquie et d’Iran qui se mobilisent contre le pouvoir qui les exploite et les réprime sont un espoir pour nous tous. S’il y a un vœu à souhaiter pour 2016, c’est que cette détermination devienne contagieuse !

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