La présidente (Les Républicains) de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, vient de faire un don de 125 000 euros à l’ONG israélienne Latet (« donner » en hébreu) pour aider la population juive d’Israël qui souffre de la guerre actuelle. Pour que les choses soient bien claires, ce don a transité, en toute laïcité, par une organisation communautaire, le Fonds social juif unifié. Pécresse a tenu à souligner que ce geste avait été rendu possible « grâce à la mobilisation des équipes diplomatiques, consulaires, économiques et culturelle de la France en Israël ». Un geste vivement applaudi par l’ambassade d’Israël à Paris. Quant aux Palestiniens, dont les pertes sont au moins vingt fois plus importantes que celles enregistrées par les Israéliens, ils pourront attendre encore longtemps une telle sollicitude. Rappelons que la même Pécresse avait, le 10 décembre dernier, retiré le prix Simone Weil (décerné par sa Région) à la journaliste et essayiste Zineb El Rhazaoui pour avoir manifesté son soutien aux Palestiniens. La boucle est bouclée.
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Brèves
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Selon l’ONG Pen America, plus de 3 362 références de livres ont été interdites et retirées des bibliothèques publiques, scolaires et universitaires à travers une quarantaine d’États entre juillet 2022 et juillet 2023. Une augmentation de 35 % par rapport à la période précédente. Des mouvements conservateurs et d’extrême droite sont à l’origine de la plupart de ces interdictions, au nom de la lutte contre l’« endoctrinement » et la « perversion » de la jeunesse. Sont principalement visés les ouvrages traitant de la lutte des Afro-Américains et contre le racisme, des LGBT et de la théorie du genre, voire de l’émancipation de la femme. Ces deux dernières années scolaires, les œuvres de 2076 auteurs, 517 illustrateurs et 31 traducteurs ont ainsi été censurées. Parmi les victimes de cette chasse aux sorcières, des grands noms de la littérature comme Toni Morrison et George Orwell.
Mots-clés : USA
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Un tribunal de Moscou a condamné à des peines de cinq ans et demi et sept ans de prison deux poètes russes Artiom Kamardine, 33 ans, et d’Iegor Chtovba, 23 ans, qui avaient participé en septembre 2022 à une lecture publique de poèmes hostiles à la guerre d’Ukraine sur la place Trioumfalnaïa, à Moscou, près du monument au poète Vladimir Maïakovski, un point de rendez-vous de dissidents depuis l’époque soviétique. Depuis deux ans, des milliers de Russes, opposants ou citoyens ordinaires, ont été condamnés par les tribunaux pour avoir critiqué l’offensive russe en Ukraine, parfois à des peines particulièrement sévères. Mais cela n’empêche pas les opposants à continuer à faire entendre leur voix, même si le pouvoir tente de les faire taire par tous les moyens.
Mots-clés : Guerre en Ukraine | Russie
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C’est l’hebdomadaire révolutionnaire Socialist Worker qui a rapporté les faits. L’école primaire Barclay, située à Leyton, dans l’est de Londres, a menacé un élève de signalement à la police et au programme de « prévention contre le terrorisme » mis en place pour le gouvernement pour avoir arboré sur son manteau un badge de solidarité avec la Palestine. Précisons que le bambin en question a huit ans, que sa mère est palestinienne originaire de Gaza et que toute une partie de sa famille et de ses amis ont été massacrés par les Israéliens. Il a dû quitter l’école à la veille des vacances de Noël et s’était vu interdire auparavant d’aller en récréation et de manger à la cantine. Ce n’est pas un cas isolé. Depuis deux mois le département de l’Éducation a lancé une campagne dans les établissements scolaires et universitaires visant à interdire toute manifestation de solidarité avec les Palestiniens. Quant au gouvernement il soutient naturellement Netanyahou et ses criminels de guerre.
Mots-clés : Israël | Palestine | Royaume-Uni
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Lors d’un appel téléphonique à Benjamin Netanyahou, Emmanuel Macron a insisté « sur l’importance de mettre un terme aux violences commises par certains colons contre les civils palestiniens » en Cisjordanie et a de nouveau réclamé un « cessez-le-feu durable » à Gaza. Il n’a bien sûr aucune chance d’être entendu et il le sait parfaitement. Ses soi-disant préoccupations humanitaires ne l’ont pas empêché de se ranger à 100 % derrière Israël dans sa guerre contre le peuple palestinien baptisée « légitime défense ». Si Macron et ses semblables avaient voulu faire un geste fort à l’égard de Netanyahou il leur aurait suffi de décréter le boycott économique et militaire de l’État sioniste. Mais de cela ni Biden, ni Macron ni les autres dirigeants occidentaux ne veulent en entendre parler.
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L’hôpital Georges-Pompidou, situé dans le 15e arrondissement de Paris, a appelé à « la générosité » du public pour permettre l’achat d’un scanner à comptage photonique, un dispositif d’imagerie perçu comme une petite révolution dans le milieu médical. « En cette fin d’année, nous faisons appel à votre générosité pour nous aider à (en) finaliser l’acquisition », écrit la direction de l’hôpital. Le procédé d’appel aux dons n’a rien de récent et plusieurs ont été lancés pendant la crise sanitaire pour soutenir le personnel soignant surmené et faire avancer la recherche pour la vaccination contre le coronavirus. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dispose même d’une page dédiée sur son site Internet, où il est proposé à ceux qui le souhaitent de soutenir des causes prédéfinies comme « la recherche » ou « l’accès à la santé pour tous » ou alors de laisser l’AP-HP décider de l’affectation du don selon « les besoins prioritaires ». Par contre l’armée, dont le budget vient de connaître une augmentation record, ne fait pas appel à la générosité publique pour boucler ses fins de mois. Là, l’État prend l’argent dans nos poches sans nous demander notre avis et sans tendre sa sébile.
Mots-clés : Hôpital
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Le gouvernement n’a pas renouvelé l’agrément qui permettait à l’association anti-corruption Anticor de se constituer partie civile lors de procès qui comportent un volet de corruption ou de conflit d’intérêts. « C’est une décision politique », a dénoncé Élise Van Beneden, présidente du bureau de l’ONG, sur France 24. « Si aujourd’hui on n’a pas d’agrément, ce n’est pas parce qu’on ne respecte pas les critères pour être agréé, c’est parce qu’on dérange un gouvernement qui, depuis quelques années, accumule les dossiers politico-financiers. » Dans un passé récent, Anticor s’était par exemple attaquée au ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, à Mathieu Gallet (condamné pour des faits lorsqu’il était président de l’Institut national de l’audiovisuel) mais aussi à Alexis Kohler, l’actuel secrétaire général de l’Élysée. De quoi énerver le gouvernement qui n’a donné aucune raison à ce refus d’agrément. Conclusion de l’avocat de l’ONG, Maître Vincent Brengarth : « C’est un cadeau de Noël pour les corrupteurs. » Merci pour eux…
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Les touristes qui n’auraient pas encore de logement pour les JO 2024 vont avoir une mauvaise surprise : 1033 euros la nuit, c’est le tarif moyen pratiqué par les hôtels parisiens selon l’association de consommateurs, UFC-Que choisir. Elle note une hausse spectaculaire de 226 % en moyenne pour la nuit du 26 au 27 juillet, c’est-à-dire trois fois le prix normal. Globalement, le prix d’une nuit en Île-de-France passera de 179 euros en juillet 2023 à 699 euros pendant la période des JO. UFC-Que choisir dénonce aussi les pratiques des hôteliers, qui, dans 30 % des cas, exigeraient un minimum de deux nuits pour accepter de louer des chambres. Il faut ajouter à cela le passage du ticket de métro à quatre euros ou encore l’augmentation du tarif de sites touristiques comme le château de Versailles ou le Louvre. Pour ce musée parisien, le ticket va passer de 17 à 22 euros. Les 15 millions de touristes attendus seront surtout considérés comme des vaches à lait. Nouvelle devise olympique : toujours plus cher, toujours plus arnaqueur, toujours plus élitiste.
Mots-clés : Sport
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Depuis le début de l’année, l’indice du CAC 40 – qui regroupe les quarante plus grandes entreprises de la Bourse de Paris – a gagné 17 %. Il fait mieux que son rival de Wall Street, le Dow Jones, qui n’affiche une progression que de 13 %, mais nettement moins bien que le S&P 500, un autre indice boursier qui comprend 500 grandes entreprises cotées sur les bourses américaines, qui lui fait un bond de 24 %. Cependant, tous sont battus à plat de couture par le Nasdaq Composite, indice qui concerne les sociétés de haute technologie, qui s’envole de 44 %. Pour les capitalistes de la plupart des secteurs l’année 2023 a donc été une bénédiction. Mais pas pour les classes populaires.
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La tour Eiffel en grève
28 décembre 2023 Brève Entreprises
Pour célébrer à leur manière le centième anniversaire de la mort de son créateur, l’ingénieur Gustave Eiffel, les salariés de la tour Eiffel ont observé une journée de grève à l’appel de la CGT. Le monument a donc été fermé au public. Le syndicat dénonce « la gestion actuelle qui mène tout droit la société d’exploitation de la tour Eiffel dans le mur ». Et de citer pêle-mêle « un modèle économique trop ambitieux et intenable », une « sous-évaluation des budgets travaux », une « surévaluation des recettes basées sur des objectifs de fréquentation annuelle de 7,4 millions de visiteurs », soit « des niveaux de fréquentation jamais atteints ». Le tout risque de mettre en péril non seulement le gestionnaire du monument (qui dépend de la ville de Paris) mais aussi et surtout l’emploi des 360 salariés qui y travaillent.
Mots-clés : Grève